• Présentation du Niger

    Le cadre géographique :

    Le Niger est situé dans la zone sahélo- saharienne de l’Afrique (Voir carte), il couvre une superficie de 1.267.000 Km² soit deux fois la superficie de la France. Les pays limitrophes du Niger sont le Mali et le Burkina Faso à l’Ouest, le Bénin et le Nigeria au Sud, l’Algérie et la Libye au Nord, et le Tchad à l’Est. C’est l’un de pays les plus enclavé dans le monde : aucun débouché sur la mer, aucune voie ferrée. Cette continentalité constitue un handicap pour le développement socio-économique du pays.

    Carte niger

    Le Niger comprend quatre grandes zones climatiques :
    • la zone sahélo soudanienne (environ 1 % du territoire national) : Cette zone est formée par une petite bande située à la frontière Niger – Bénin. Avec une pluviométrie abondante de 600 à 800 mm de pluie par an au cours des années normales, cette région est une zone d’agriculture par excellence ;

    •  la zone sahélienne (10 % du territoire national) : elle reçoit  300 à 600 mm par an. C’est une zone à vocation agricole et un élevage sédentaire est aussi pratiqué ;

    • la zone sahélo – saharienne, 100 à 300 mm de pluie par an (12 % de la superficie du pays) : elle est la limite Nord des cultures sous pluies. C’est une zone à vocation pastorale.

    • la zone saharienne, 0 à 100 mm par an (77 % de la superficie du pays) : c’est le domaine du Désert du Ténéré, du Tafassasset et du Manga.

     

    En général, les pluies sont rares et sont surtout liées au déplacement annuel du Front Inter Tropical (FIT) ou zone de convergence intertropicale, qui est une zone de discontinuité entre les masses d’air humide venues du golfe de Guinée (de direction sud-ouest) ou Mousson, et les masses d’air sec venues du Sahara (de direction nord- est).

    Selon le climat et la répartition des pluies dans l’année, 4 saisons se distinguent au Niger : 

    • Akassa en langue touareg et Damana en Haoussa (Saison humide) correspondant à la saison des pluies de Juin à Septembre ;
    • Gharat en touareg et Kaka en Haoussa correspondant à la saison des récoltes en fin de pluies ;
    • Teghrist en touareg et Sayyi en Haoussa qui correspond à la période du froid hivernal ;
    • Awellan en touareg et Rani en Haoussa correspondant à la longue saison sèche et chaude où les maximums de température peuvent avoisiner  45 ° à l’ombre.

     

    Dans l’ensemble du pays, les moyennes normales de températures sont  de 18° C  à 37°C, mais elles peuvent évoluer selon les saisons en cours de l’année.

    Sur le plan géologique, les bassins sédimentaires de Ouillemenden à l’Ouest et du Niger Oriental couvrent la majeure partie du pays. Les formations de socles affleurent dans le Liptako Gourma (la partie Ouest du fleuve Niger), le Massif de l’Aïr, le Damagaram Mounio (partie de Zinder) et au Sud de la région de Maradi.

    En général, Le relief nigérien donne une structure en plan inclinée. L’altitude évolue du Sud où elle est de 200 m vers le Nord où elle atteint 2022 m dans le massif de l’Aïr (Pic de Idoukal n Taghass).

     

    Vue du Mont Idoukal n Taghes

    Vue du Mont Idoukal N Taghass, Massif du Bagzan. mars 2007


     

    Les caractéristiques démographiques :

     

    Peuplé de 10 790 352 d’habitants selon le Recensement général de la population (RGP) de 2001 (14,7 millions en 2008 ; FMI), le Niger est un pays sous peuplé par rapport à l’étendue de son territoire. La densité moyenne est de 7,63 habitants au Km². Ce sous-peuplement du pays s'explique par les conditions climatiques pénibles sur toute la partie saharienne. Cette situation rend la région hostile à tout peuplement humain. Le Niger est divisé en huit (8) régions : Tahoua, Agadez, Dosso, Diffa, Maradi, Zinder, Tillabery et le Communauté Urbaine de Niamey.

    Indépendant en 1960, ce pays de l’Afrique de l’Ouest a connu presque tous les régimes démocratiques et militaires (4 coups d’Etat militaires). Le pays adhère à plusieurs organisations régionales, sous régionales et internationales (CEDEAO, CILSS, UEMOA, UA, ONU).

    Au Niger, la croissance démographique est particulièrement élevée et le sera encore pour de nombreuses années. Le taux d'accroissement naturel de la population (3,3% par an) est l'un des plus élevés d'Afrique, voire du monde. Un autre trait caractéristique de la population nigérienne est son jeune âge. En effet, près de la moitié de la population (49%) a moins de 15 ans. Bien que la jeunesse soit une potentialité humaine importante pour le développement, son poids excessif constitue une charge pour la population active, cela en termes d’énormes investissements pour satisfaire les besoins d’éducation, de santé, d’alimentation et d’emploi.

    Ainsi, on note une inégale répartition de la population sur le territoire qui s’effectue suivant les régions climatiques du pays. La grande partie (75%) occupe les zones humides favorables à l’agriculture du Sud et Ouest du pays. Enfin, cette population comprend une diversité de groupes ethniques et linguistiques. Les principales ethnies du Niger sont : les Haoussa, les Zarma, les Touareg, les Peuhl, les Goumantché, les Arabes, les Toubou et les Kanouri.

    Cette population en majorité rurale (80%), comme dans tous les pays du Sahel, lutte constamment contre les effets de la sécheresse et de la désertification en développant des stratégies de survie pour l’amélioration de ses conditions de vie.

     

    La situation  socio-économique du Niger

     

    L’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat constituent les principales activités économiques des Nigériens. La majeure partie de la population (80%) est constituée d’agriculteurs. Cependant, cette activité reste toujours dépendante des faibles quantités de pluies qu’enregistre le pays chaque année et des invasions acridiennes. Avec les changements climatiques, les populations sont exposées aux sécheresses et aux famines chroniques. L’insécurité alimentaire touche chaque année une part importante de la population nigérienne.   

    Deuxième activité économique du pays, l’élevage est pratiqué par 87% de la population en tant qu’activité principale ou secondaire après l’agriculture. L’élevage constitue la deuxième source économique du pays après les ressources minières. Il contribue pour 33% à la valeur ajoutée du secteur rural et participe pour 19% du PNB. La contribution de l’élevage au Produit Intérieur Brut (PIB), évaluée à 11% par an, représente 35% du PIB agricole. La majeure partie du cheptel nigérien est essentiellement concentrée dans l’espace pastoral situé dans la partie Nord. Comme l’agriculture, ce secteur souffre aussi des aléas climatiques.

    Les autres activités socio-économiques du pays sont l’artisanat, la pêche pratiquée le long du fleuve Niger et dans quelques mares permanentes du pays…..

    Les principales ressources minières du pays sont constituées de l’uranium exploité dans les Mines d’Arlit, l’or exploité dans les Mines de Samira et le Charbon exploité à Tchirozérine. Le Niger possède également des gisements de pétrole dans le bloc d’Agadem dans le Nord-Est du pays.  La situation économique est caractérisée par un faible taux de croissance : sur la période 2000-2003, elle s'est accélérée au rythme annuel moyen de 4,2 %. Par contre, l’année 2004 a connu une décélération du taux de croissance économique d’environ 0,6 points : 3,2 % en 2004 contre 3,8 % en 2003.

    Malgré les richesses de son sous sol, le Niger demeure l'un des pays les moins développés au monde. En 2000, le pays a été admis à l’Initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE) et en 2002, il a adopté la Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP). La dette du pays se chiffre en 2004 à environ 1093,2 milliards de FCFA. En 2005, Le Niger a bénéficié d’une annulation de la dette multilatérale. Il est classé dernier par le PNUD (2008) selon son IDH, 182ème pays sur 182 au monde avec un PIB de 390 dollars par habitants.

    Dans un pays en grande partie désertique, enclavé, il s'avère difficile de vaincre la pauvreté. Déjà en 2005, une grande famine affecta près de 2,5 millions de personnes, requérant une opération d'aide internationale de grande envergure. Cette année aussi, une grave crise alimentaire risque de secouer une population estimée à environ 7 millions de personnes.


    Le cadre sanitaire au Niger

     

    Le Niger comme tous les pays en voie développement souffre d’une situation sanitaire souvent précaire et offre toujours dans certaines parties du pays des prestations de santé de mauvaise qualité. Le système sanitaire fonctionne sous un système appelé « Initiative de Bamako » mis en place par l’OMS suite à la conférence tenue au Mali en 1987. Il est basé sur un processus de participation communautaire dans le secteur de la santé à travers le recouvrement des coûts des soins de santé primaires.

    L’Amélioration du système sanitaire au Niger passe par la résolution des problèmes de ressources humaines de qualité, d’offre des services de santé en quantité et en surtout en qualité. Malgré des améliorations observées sur les dix dernières années par la construction de centres de santé, la formation d’agents de santé, la disponibilité des médicaments essentiels à faible coût, qui est pourtant l’un des objectifs du millénaire, les problèmes sont loin d’être résolus. Une part importante de la population pratique toujours l’automédication avec des produits importés du Nigeria ou d’Inde, conséquence de la cherté et de la mauvaise qualité des services sanitaires. Selon l’OMS, les rapports population/formation sanitaire variant entre 8.950 et 30.680 et systèmes de référence et de contre référence non fonctionnels, le nombre de médecins pour 1000 habitants est de 0,02 (En France il est de 3,2).

    Quelques chiffres de l’OMS en fonction de certaines maladies fréquentes au Niger :

    • Le paludisme est la première cause de mortalité et de morbidité avec une moyenne de 850.000 cas par an, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes étant les plus vulnérables (OMS, 2006).

    • La forte mortalité des enfants de moins de 5 ans (259 pour 1.000) varie considérablement entre milieux urbain et rural. Elle est imputable aux infections respiratoires aiguës, paludisme, maladies diarrhéiques, traumatismes et brûlures. La poliomyélite, le tétanos maternel et néonatal constituent aussi des problèmes de santé publique (OMS, 2006).

    • La malnutrition constitue le principal facteur aggravant de toutes ces maladies :Les résultats de l’enquête nutritionnelle conduite par le Gouvernement du Niger, le CDC d’Atlanta et l'UNICEF fin 2005 révèlent que 15,3 % des enfants nigériens âgés de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition aiguë, avec des taux oscillant entre 9 % dans la région de Niamey et 18 % dans la région de Tahoua. En 2005 suite à la famine, les formations sanitaires publiques et les ONG ont notifié 274. 959 cas de malnutrition dont 73. 080 cas de malnutrition sévère et 201. 879 de malnutrition modérée (OMS, 2006).

     

    Le cadre éducatif au Niger

     

    Au Niger, les services publics, que ce soit en matière de santé ou d’éducation, ne sont plus assurés dans les meilleures conditions.

    Les accords d’ajustement structurel passés entre les autorités nigériennes et la Banque Mondiale ont constitué le début du changement de la politique éducative au Niger.

    Après ses accords, la situation actuelle du système éducatif peut être décrite comme suit : existence d’un système de double flux dans les écoles urbaines, généralisation des classes multigrades à cours jumelés en zone rurale liée au manque de classes, réduction de l’enveloppe des bourses et allocations aux étudiants et élèves, privatisation des œuvres universitaires (cantine, résidence et transport), remplacement progressif des enseignants professionnels par des contractuels ou des volontaires sous-payés, arrêt du recrutement des jeunes diplômés dans la fonction publique, rehaussement des frais d’inscription des étudiants.

    A tous ses problèmes du secteur éducatif au Niger s’ajoute l’insuffisance voire le manque de manuels scolaires et autres fournitures scolaires aussi bien pour les élèves que pour leurs enseignants (en moyenne un livre pour trois élèves). Cette situation a fait naître chez les parents d’élèves un désintérêt face à l’école, désormais sans débouché d’emploi garanti à la fin. Le Niger compte des milliers de diplômés sans perspectives réelles d’emploi, alors que le pays a cruellement besoin de cadres dans tous les domaines. Après avoir passé plus de vingt ans de leur vie sur les bancs de l’école, les jeunes diplômés n’ont droit à aucun emploi digne de ce nom. Seuls les plus chanceux d’entre eux obtiennent le service civique national ou peuvent devenir volontaires de l’éducation.

    Ces dernières années, les efforts de l’Etat et de tous les partenaires au développement ont permis d’atteindre des résultats très intéressants, notamment en matière de la scolarisation des filles, de l’éducation non formelle, l’augmentation de l’offre en salle de classes. Le taux brut de scolarisation au niveau primaire est ainsi passé à 53,5 % et le taux d’alphabétisation à 28,7%.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 21 Octobre 2010 à 14:36

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    2
    Samedi 23 Octobre 2010 à 14:34

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