Caen, le jeudi 14 octobre 2010 – Depuis les années 90, l’Institut de recherche et développement (IRD) et Nutriset fondé par Michel Lescanne ont contribué à proposer des produits révolutionnaires dans le domaine de la lutte contre la malnutrition infantile. Ainsi, ils ont été à l’origine de la mise au point de laits enrichis destinés aux nourrissons dénutris. « C’était la première fois qu’un produit spécifique était créé » souligne Michel Lescanne. Plus efficace, ces produits ne peuvent cependant être utilisés de façon optimale sur le terrain, nécessitant notamment d’être administré dans une structure de soins, afin de garantir l’utilisation d’une eau propre. Aussi, naît dans les laboratoires de Nutriset et grâce à la collaboration d’André Briend, un nutritionniste de l’IRD, la première pâte nutritive prête à l’emploi : Plumpy’Nut. Ce qui se présente comme une pâte à tartiner cumule plusieurs avantages : résistante à la chaleur, elle ne nécessite pas l’utilisation d’eau et peut être utilisé au domicile de l’enfant. Dès lors, Plumpy’Nut va devenir un outil plébiscité par les ONG et notamment par Médecins sans frontière. Ces organisations vont d’ailleurs inspirer à Nutriset l’élaboration de produits similaires, adaptés non plus seulement au traitement de la malnutrition mais également à sa prévention.

Critiques et questions de brevet

Partenaires de Nutriset, ces associations vont cependant se montrer critiques à l’égard de la firme normande. Beaucoup vont en effet bientôt lui reprocher de conserver secrètes ses méthodes de fabrication. La diminution des prix de Plumpy’Nut, qui ont baissé de 28 % en 10 ans, pour atteindre 2,70 euros le kilo aujourd’hui n’aura pas suffi à satisfaire les ONG, pas plus que les partenariats avec certains agriculteurs de pays en développement contribuant à une production locale de la pâte. Deux ONG ont ainsi intenté un recours devant la justice américaine pour contester les brevets de Nutriset. Aussi, hier, l’entreprise a choisi d’aller au-devant de ses détracteurs, en mettant en place une procédure d’accès à ses brevets presque gratuite, à l’intention de 22 pays en voie de développement. Les entreprises de ces états souhaitant en bénéficier se devront uniquement de reverser 1 % de leur chiffre d’affaires à l’IRD.

Aurélie Haroche

Source : http://www.jim.fr

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