Depuis le 24 mai dernier, suite à l’effondrement de 3 pilonnes électriques amenant le courant à Niamey dans la localité de Kebbi en territoire du Nigeria, la situation de fourniture du courant électrique dans la capitale Niamey s’est complètement détériorée.

Le 25 mai, lors de son point de presse, le Directeur Général de la NIGELEC Halid Alassane qui a fait la situation de l’effondrement des pilonnes portant les fils haute tension, avait annoncé un schéma de délestage tout en préservant la couverture intégrale sur certains sites stratégiques ou sensibles notamment les casernes militaires et les centres hospitaliers. Le schéma de délestage devait permettre de faire tourner le flux du courant restant dans les quartiers suivant un système de rotation.

La ville de Niamey avait déjà fait sa première expérience de délestage systématique suite à un précédent incident sur les installations électriques en territoire nigérian sous la direction de Abdoul Karim Noma Kaka qui avait initié un calendrier de rotation de fourniture et de suspension du courant dans les quartiers de Niamey. Le calendrier de rotation était ainsi diffusé à travers les médias pour informer la population de la capitale des heures d’allumage et de suspension du courant. Le calendrier de délestage institué cette fois-ci n’a pas été rendu public et la direction de la Nigelec avait invoqué la situation d’insécurité pour ne pas diffuser les horaires d’allumage du courant.

La catastrophique situation de fourniture de l’énergie électrique suite à l’effondrement des pilonnes s’est trouvée compliquée d’avantage par l’effondrement du schéma de délestage. Le délestage ne fonctionne plus et une bonne partie de la ville est définitivement plongée dans le noir. Toute l’activité économique s’est effondrée. Les quartiers périphériques de Niamey comme Kouara Tégui, Aéroport, Haro Banda qui connaissaient déjà une suspension quasi permanente d’interruption du courant électrique sont rejoints par d’autres quartiers. Poudrière, Sabon Gari, Zone Wadata, Bandabari ou Madina, des zones entières de Niamey passent plusieurs journées sans aucune fourniture du courant.

La situation de délestage mise en place par la Direction Générale de la Nigelec ne ressemble en rien au délestage de Noma Kaka. Le prétexte d’insécurité invoqué pour ne pas diffuser les horaires de délestage semble aménagé un flou sur la répartition du courant où certains quartiers sont totalement déconnectés, une situation qui ajoute gravement à l’irritation de la population qui a de plus en plus l’impression qu’il ne s’agit plus de délestage, mais des zones d’exclusion ou de déconnection totale de fourniture du courant électrique. Même au niveau des centres hospitaliers pourtant prioritaires, la situation n’est pas très reluisante.

Et les services hospitaliers sont par moment amenés à faire recours à des groupes électrogènes pour maintenir un minimum de fonctionnement. Au niveau des services de la dialyse du CHU, la situation reste encore plus critique et malgré l’existence d’un groupe électrogène, les coupures d’électricité interrompent en pleine séance les opérations de dialyse, ce qui expose les malades souffrant d’insuffisance rénale à des risques importants. Le groupe est fatigué et ne répond pas automatiquement. Le malade voit son sang coincé dans les tuyauteries de la machine pendant quelques minutes avant la mise en marche du générateur.

La situation de la Nigelec reste catastrophique avec l’effondrement du réseau, et la gestion de la situation apparaît encore plus catastrophique. Mardi en fin de journée, le Ministre de la défense avait quelque peu déploré l’absence du courant électrique dans la zone de Kouara Tégui qui abrite la caserne de la gendarmerie et qui aurait favorisé la fuite des assaillants qui avaient attaqué la caserne de la gendarmerie.

Ibrahim Elhadj dit Hima

La Roue de l’Histoire