• Mois de Ramadan

    Engouement, piété et flambée des prix des produits de grande consommation

    La communauté musulmane de notre pays observe depuis le mercredi dernier le jeûne du mois de ramadan. Ce mois béni pour les musulmans est au plan spirituel un moment d'abstinences et de grande ferveur religieuse. Au plan économique, il est aussi synonyme de grande consommation. Les jeûneurs se ruent sur certains produits. Sucre, fruits et légumes, viande, rafraichissement, lait s'arrachent comme de petits pains.

    Les marchés sont pris d'assaut à la veille du premier jour du jeûne et tous les après midi avant la rupture. Le petit marché de Niamey donne le pouls de cet engouement pour le jeûne et surtout de la forte demande en produits de consommation. Depuis le mercredi, des embouteillages monstres sont observés autour dudit marché. Les clients se faufilent difficilement entre les vendeurs à la criée et les étalagistes. C'est l'occasion pour certains commerçants de monter les enchères sur les prix des denrées les plus prisées.

    Le mois de Ramadan est un moment de grandes mutations. Les mosquées ne désemplissent pas alors que les débits de boisson quant à eux tournent au ralenti. Piété et ferveur accompagnent les faits et gestes de la majorité de nos concitoyens. La solidarité se renforce aussi. Mais, le paradoxe est saisissant au regard de ce qui se passe en termes de prix sur les marchés. En effet, au mépris des préceptes de l'Islam qui demandent aux uns et autres d'être cléments, les prix de certains produits montent en flèche.

    C'est le cas notamment des fruits et légumes. La forte demande excite les commerçants. Malgré les efforts du Ministère en charge  du Commerce, la flambée des prix secoue les consommateurs. La cherté des produits, couplée à l'appétit dévorant des jeûneurs obligent beaucoup de ménages à doubler voire tripler le budget quotidien de la popote.

    Tentatives de stabilisation des prix

    Certains produits sont fortement demandés pendant le mois de Ramadan. D'après les estimations du Ministère du Commerce, en 2009 les besoins pour le seul mois en sucre se chiffraient à 6000 tonnes, 15000 tonnes pour le riz, 10000 tonnes pour l'huile. A cela, il faut ajouter d'autres produits tout aussi importés comme le lait ou la farine de blé. Tous ces produits connaissent un renchérissement des prix durant le Ramadan. C'est pourquoi, le Ministère du Commerce multiplie les initiatives depuis quelques années pour stabiliser les prix à défaut d'en empêcher la flambée durant ce mois. Et pour y arriver, le gouvernement n'hésite pas à toucher à des domaines sensibles comme les recettes fiscales.

    A titre indicatif, en 2008 et 2009, le gouvernement a accordé des exonérations sur le sucre, la farine de blé, les huiles végétales, le riz importé, renonçant ainsi à 10 milliards de FCFA de taxes chaque année. Mieux encore, en 2009 le gouvernement a mis à la disposition des populations du sucre et du riz à des prix nettement inférieurs à ceux pratiqués sur les marchés. Cette opération a été exécutée par l'Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN).

    Cette année encore, le processus est en cours. D'ores et déjà, une réduction de l'ordre de 50% sur la taxe spéciale sur l'huile a été accordée par le gouvernement aux commerçants pour leur permettre d'acheminer leurs importations bloquées au port de Cotonou. C'est au total plus de 700 conteneurs, soit des recettes fiscales d'environ trois (3) milliards. Les consultations se poursuivent avec les commerçants pour arriver à déterminer des prix raisonnables pour les consommateurs. Déjà trois rencontres ont eu lieu respectivement les 04, 05 et 12 août derniers entre le ministre du commerce et les différentes structures des commerçants.

    Vendredi, 13 Août 2010 07:26

    Écrit par Siradji Sanda

    Culture


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