• Le problème des déchets plastiques

    dechetsLes déchets plastiques sont très néfastes  pour l'environnement, tant pour les humains que pour les animaux, et les plantes. En effet, les déchets plastiques salissent et polluent l'environnement, dégradent les sols, ne permettent pas une bonne infiltration des eaux de pluies, de ruissellement et constituent un danger permanent pour les animaux.

    Un phénomène qu'on ne connaissait pourtant pas il y a, à peine une à deux décennies. Seuls les récipients et autres papiers facilement recyclables faisaient foi pour les ménagères, pour les emballages. Certains pays ont empêché ou tout simplement n'ont pas accepté l'introduction des plastiques dans leur territoire, vu ses effets néfastes pour le bien-être des communautés.

    Aujourd'hui au Niger, les sacs en plastique sont les ordures les plus visibles dans les rues, les décharges publiques et ce, aussi bien dans les villes que dans les petites agglomérations. Selon les techniciens des services de l'Environnement, les sacs en plastique causent un certain nombre de problèmes de santé et d'environnement de plusieurs façons : L'eau s'accumule dans les sacs créant ainsi un gîte à moustiques qui occasionnent le paludisme,  cause majeure de mortalité au Niger. Les animaux qui fourragent dans les piles d'ordures à la recherche de nourriture,  avalent parfois les sacs en plastique qui iront se coincer dans leurs boyaux, bloquant l'appareil digestif, les empêchant de manger et causant ainsi leur mort.

    L'AREN, une Association pour la défense des droits des éleveurs,  a réagi à ce sujet, en 2000, par une manifestation à l'Assemblée nationale. Ce qui a amené l'auguste Institution à prendre un projet de loi interdisant l'importation et la commercialisation des sachets en plastique. Les sacs plastics s'empilent également dans les caniveaux d'évacuation des eaux pluviales. Ce qui provoque parfois des inondations pendant la saison pluvieuse. Dans le cas où les égouts ne sont pas curés avant la saison des pluies, les rues sont transformées en ravins et caniveaux d'évacuation des eaux pluviales. Ils seront remplis de sable et de débris, à tel point que l'évacuation de l'excès de l'eau se fait dans la rue. Dans la ville de Niamey, où beaucoup de rues ne sont pas pavées, le courant d'eau érode la chaussée. Le fait que les sacs soient éparpillés sur le sol, fait qu'ils s'y enfoncent. A ce niveau, ils peuvent interférer avec l'infiltration de l'eau et la recharge de la nappe phréatique. Dans un pays comme le nôtre où l'eau est une denrée rare, cela cause un problème sérieux.

    C'est un phénomène dit-on qui est observé dans presque toute l'Afrique de l'ouest. La solution au problème suggèrent certains techniciens est de réduire l'usage des sacs et de les réutiliser pour d'autres fins afin qu'ils ne soient plus éparpillés. Dans notre pays, une Stratégie opérationnelle de gestion de déchets plastiques a été mise en place apprend-t-on auprès du Ministère de en charge  de l'Environnement. C'est ainsi qu'en 2006, le gouvernement avait obtenu l'appui de l'Union Européenne pour mener une étude diagnostique et d'élaboration  de cette stratégie portant sur la gestion des déchets plastiques. Cette étude de la stratégie a révélé une production annuelle de 180.000 tonnes de déchets plastiques dont la moitié est constituée de sachets et emballages souples en polyéthylène.

    La quantité de ces déchets est estimée à 227 000 tonnes pour l'année 2006 et la production annuelle serait, d'ici 2015, de 289 000 tonnes en l'absence des mesures de réduction et avec des mesures d'accompagnement, celle-ci serait de 263 000 tonnes par an durant la même période. Le Ministère en charge de l'Environnement indique que la stratégie proposée vise la réduction de la consommation d'emballages en plastique et la valorisation à l'horizon 2015 de 60% des déchets en polyéthylène. Cette activité nécessitera dit-on un investissement du secteur privé de l'ordre de 16 milliards de francs CFA dans les entreprises de valorisation, qui permettront la création de 16 500 emplois.

    Pour ce faire, il est attendu la mise en œuvre de cette stratégie et de son plan d'action par des acteurs intéressés par des nouvelles pratiques pour inverser les tendances actuelles afin de juguler le développement anarchique de ces déchets dans les villes et les campagnes. L'étude ayant conduit à ce document de stratégie a fait, apprend-on, l'objet d'un large consensus des partenaires lors des sessions de travail d'un comité pluridisciplinaire et d'un atelier national de validation de la stratégie organisé le 1er septembre 2006 en présence des responsables municipaux de la Communauté urbaine de Niamey et des collectivités territoriales enquêtées. L'étude comporte deux (2) volumes : Le volume I est consacré à l'étude diagnostique structurée comme : la production des déchets plastiques du point de vue quantitatif et qualitatif en 2006 sur l'ensemble du territoire national avec une projection nationale à l'horizon 2015 en présence ou non d'une hypothèse de réduction de ces déchets ; l'évaluation des impacts de la gestion actuelle de ces déchets en termes d'atteinte à la santé humaine et animale, de l'environnement caractérisés par  la pollution de l'eau, de l'air et des sols, la prolifération d'animaux et insectes vecteurs de maladie mais aussi l'encombrement des voies publiques, des espaces verts et certaines infrastructures socio-économiques comme les caniveaux d'évacuation des eaux pluviales et, les cours et plans d'eau. Les impacts économiques de cette gestion ont fait l'objet d'évaluation. A noter aussi qu'une analyse de la gestion actuelle des déchets solides dont font partie les déchets plastiques a été faite du point de vue collecte, enfouissement, incinération et valorisation.

    Les expériences en la matière ont été capitalisées ainsi que les institutions et organismes de promotion. Dans le même cadre, il y a une analyse du cadre juridique et institutionnel en termes de loi et règlements et leur niveau d'application, les stratégies adoptées et les acteurs chargés de leur mise œuvre. Enfin indique-t-on par rapport à ce volume I de la stratégie, des expériences de valorisation, dans la sous-région, ont fait l'objet de capitalisation telles que le rotomoulage au Sénégal, l'extrusion et l'extrusion-soufflage en Mauritanie, la granulométrie et le moulage au Burkina Faso, le recyclage au Ghana sur le principe du « pollueur payeur ». Ces expériences de la sous-région peuvent dit-on être mises en application en termes de perspectives au Niger. Quant au volume II de l'étude, il porte essentiellement sur les éléments stratégiques et les actions à mettre en œuvre. Cette partie de l'étude pose les principes techniques (réduction des nuisances environnementales et sanitaires, la technologie, la réduction des déchets et leur valorisation); socio-économiques (réduction de la pauvreté, acceptation socioculturelle du plastique et rentabilité financière et autonomie); institutionnel (subsidiarité et gestion concertée entre les acteurs principaux, encouragement aux initiatives de valorisation et cohérence nationale et internationale).

    D'une manière générale précise-t-on au Ministère en charge de l'Environnement, avec la mise en œuvre de cette stratégie sur les déchets plastiques et de son plan d'actions, combiné à la mobilisation des ressources nécessaires, les autorités compétentes espèrent en fait mettre fin au cercle infernal de dégradation de l'environnement urbain et rural ainsi que de la santé humaine et animale et bien d'autres impacts environnementaux  négatifs...

    Source : http://www.lesahel.org

    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :