• La scolarisation des filles, gage pour un développement durable

    De nombreuses études, selon Kata Fustos, ont confirmé l’impact positif de l’éducation des filles sur la mortalité maternelle et infantile, la santé, les taux de fécondité, la pauvreté et la croissance économique. Pourtant, moins de 2 % de dollars consacrés au développement international sont usités de manière spécifique aux adolescentes, qui demeurent pour l’essentiel en marge des programmes internationaux de développement. Cependant, une déclaration conjointe des Nations Unies en date de mars 2010 indique que la communauté internationale commence à reconnaître le rôle potentiel des filles comme puissant agent du changement.

    Les investissements dans les adolescentes sont source d’avantages considérables. Une des clés de la réduction du cycle de la pauvreté réside dans une population éduquée, saine et productive, à même de répondre aux besoins de la prochaine génération. Les adolescentes présentent un potentiel considérable, et jusqu’ici inutilisé, d’accélération de la croissance nationale  leur niveau d’éducation, leur contribution à la population active et leur aptitude à s’occuper de la prochaine génération ont un impact considérable sur des communautés tout entières.  La population des adolescentes dans les pays en développement est d’environ 600 millions, et le groupe des 10 à 24 ans est le segment qui croît le plus rapidement. Cette tendance démographique peut renforcer les perspectives économiques des pays en développement en offrant des opportunités à ces jeunes personnes.  En moyenne, les jeunes filles plus éduquées sont plus susceptibles de s’intégrer à la population active, d’obtenir des emplois salariés, de gagner davantage pour leurs familles au cours de leur existence et d’avoir des enfants en meilleure santé et scolarisés plus longtemps. Le rendement économique de l’investissement dans l’éducation des filles est supérieur à celui des garçons, avec des acquis salariaux particulièrement marqués pour celles bénéficiant d’une éducation secondaire.

    L’éducation secondaire des filles enregistre un taux de rendement de 18 % sous forme de salaires potentiels, contre 14 % pour les garçons. Qui plus est, les filles ayant une éducation secondaire sont jusqu’à six fois moins susceptibles d’être mariées très tôt que celles ayant peu ou pas d’éducation. Le niveau d’instruction des adultes au sein d’un ménage a également un impact positif sur les enfants. Dans de nombreux pays, les niveaux d’éducation de la mère ont plus d’influence sur la scolarisation des enfants que ceux des pères.  Les effets positifs d’années supplémentaires de scolarisation vont au-delà d’un simple impact sur les niveaux de rémunération et la participation à la population active ; les taux de fécondité et de mortalité infantile présentent eux aussi une forte corrélation avec l’éducation maternelle. Une fille qui bénéficie d’une éducation secondaire et supérieure au-delà du primaire a en moyenne, 2,2 enfants de moins. Les effets positifs de l’éducation maternelle se transfèrent en outre d’une génération à l’autre : chaque année supplémentaire de scolarisation réduit les taux de mortalité infantile à hauteur de 10 %. Par ailleurs, les retombées positives de l’amélioration des conditions de vie des fillettes se fait d’autant plus ressentir au niveau de la communauté locale en raison de la tendance des femmes à réinvestir leurs revenus. Les femmes et les jeunes filles dépensent 90% des revenus de leur travail pour leur famille, contre 30 à 40 % pour les garçons. Toutes ces caractéristiques se combinent pour faire des jeunes femmes une cible essentielle des stratégiques de croissance dans les pays en développement et une source potentielle considérable de développement communautaire.

    source : le sahel

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