• L’air du temps : le mouton, source de cauchemar

    ACTUALITESA moins de cinq jours de la fête de tabaski, le décor est déjà tout planté. Les ingrédients du branle-bas des préparatifs de la fête s’affichent sur tous les tableaux. Marchés inondés de clients allant et venant devant les stands des vendeurs d’effets vestimentaires, de casseroles, de couteaux et coupe-coupe ; foires marchandes très animées ici et là, valse incessante des troupeaux de moutons conduits par les vendeurs ambulants dans tous les quartiers dans un concert de bêlements incessants, malgré l’appel des autorités municipales à les parquer dans les endroits idoines ; colonnes de charrettes asines bondées de bois nécessaire à la grillade du méchoui, etc. Une fois de plus, les femmes et les enfants n’entendent pas faire la moindre concession quant à l’acquisition du traditionnel habit de fête et autres accessoires.

    Au Petit marché, marché des condiments et des légumes par excellence, la situation prend particulièrement des tournures irritantes avec le retour des scènes d’embouteillages déconcertants. Un véritable casse-tête pour les automobilistes qui ne savent plus où donner du volant pour se frayer un passage entre la file de véhicules et la marée humaine intarissable !

    Mais la tabaski, c’est surtout la ‘’fête du mouton’’. Vous devinez ainsi l’angoisse qui règne chez les pères de famille sur lesquels se trouvent rivés tous les regards des membres de la famille. On attend de lui, non seulement le gros bélier et ses deux cornes, mais aussi les habits de fête. Conséquence, plus on s’achemine vers l’échéance, plus le stress est cuisant. En effet, il faut compter avec la surenchère qui règne sur le marché du mouton. Et même lorsque, au prix de mille manoeuvres, on arrive en se procurer le  précieux animal, le cauchemar est loin d’être dissipé. Car, une chose est d’acquérir l’indispensable bélier nécessaire au sacrifice d’Abraham, une autre est de pouvoir le garder loin de la convoitise des voleurs de tous poils qui guettent, prêts à vous le subtiliser à la moindre inattention. Alors, la question qui défile dans toutes les têtes, c’est : comment faire pour aller jusqu’au jour ‘’J’’ avec ce mouton de tabaski chèrement acquis ? Dans cette atmosphère dominée par l’incertitude, d’aucuns font preuve de beaucoup d’innovation en matière de vigilance. Si pour certains, l’astuce consiste à monter la garde en veillant toute la nuit autour du mouton, pour beaucoup d’autres, la solution consiste à aménager dans la maison familiale un coin destiné au mouton. Les bêlements ? Il faut apprendre à faire avec. Béééééééé !…Et comme si cela ne suffisait pas, certains qui n’entendent guère se laisser doubler privilégient une autre solution aussi radicale que cocasse : attacher solidement le précieux animal à leur pied avant de se jeter dans les bras de Morphée ! Originale certes, mais efficace, peut-être…Il faut rester serein et tenir jusqu’à la date butoir.

    Assane Soumana

    Source : Sahel Dimanche

    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :