• Education : développement de l'usage des langues africaines

    Développement de l’usage des langues africaines dans l’enseignement pour lutter contre l’illettrisme et l’échec scolaire en Afrique

    Les taux éle­vés d’aban­don et d’échec sco­laires en Afrique sont liés dans une large me­sure au fait que les en­fants afri­cains doivent ap­prendre à lire, à écrire et étu­dier dans une langue qui n’est sou­vent pas la leur. Dé­ve­lop­per l’usage des langues afri­caines dans l’édu­ca­tion semble donc être une des so­lu­tions pro­met­teuses pour ga­ran­tir une meilleure réus­site sco­laire sur le conti­nent afri­cain.

    Dans le cadre de la confé­rence in­ter­na­tio­nale, or­ga­ni­sée par l’ADEA, l’ins­ti­tut UNES­CO pour l’ap­pren­tis­sage tout au long de la vie (IUL), sur l'in­tro­duc­tion des langues et cultures afri­caines dans l'édu­ca­tion qui s’est tenue au Bur­ki­na Faso en jan­vier 2010, les ex­perts ont dé­mon­tré que l’en­sei­gne­ment dans les langues ma­ter­nelles afri­caines ga­ran­tis­saient de meilleurs ré­sul­tats sco­laires. Cette ren­contre a été l’oc­ca­sion pour les 26 pays par­ti­ci­pants d’échan­ger et de s’ins­pi­rer des ex­pé­riences mises en place par des pays comme le Mali, le Ma­la­wi ou l’Ethio­pie qui in­tègrent déjà les langues lo­cales dans leur sys­tème édu­ca­tif.

    Dé­ve­lop­per l’en­sei­gne­ment dans les langues na­tio­nales afri­caines

    L’Afrique est le seul conti­nent où l’en­sei­gne­ment n’est pas donné dans la langue lo­cale des pays. L’an­glais et le fran­çais sont les prin­ci­pales langues dans les­quelles l’ en­sei­gne­ment est réa­li­sé. Selon plu­sieurs études, l'in­ef­fi­ca­ci­té sco­laire et l’illet­trisme sont liés au fait que les en­fants étu­dient dans une langue qu’ils ne maî­trisent ni ne pra­tiquent chez eux avec leurs pairs.

    De plus, éva­luer les connais­sances des élèves lors d'exa­mens menés dans une langue étran­gère en­traîne des ef­fets né­ga­tifs à long terme. L’échec aux exa­mens, lié à ce pro­blème de maî­trise d’une langue étran­gère, fa­vo­rise l’élève afri­cain à aban­don­ner ses études. Ce fait est d’au­tant plus vrai quand les élèves pro­viennent des classes les plus dé­fa­vo­ri­sées du conti­nent.

    Co­di­fi­ca­tion des langues na­tio­nales: une prio­ri­té pour adap­ter l’en­sei­gne­ment

    Des éva­lua­tions exa­mi­nées au cours de cette confé­rence ré­vèlent que les étu­diants d'écoles bi­lingues au Mali, en Zam­bie, au Niger, au Bur­ki­na, au Sé­né­gal et au Ni­ge­ria réus­sissent mieux en ma­thé­ma­tiques, en sciences et en langues, y com­pris en fran­çais ou en an­glais, que les étu­diants des ins­ti­tu­tions mo­no­lingues.

    Le pro­blème au­jourd’hui à sur­mon­ter pour bon nombre de pays afri­cains est la co­di­fi­ca­tion des langues na­tio­nales afin de dé­ve­lop­per des pro­grammes sco­laires adé­quats. Au Sé­né­gal, 27 langues ont été iden­ti­fiées et 19 ont déjà été co­di­fiés. Au Bur­ki­na Faso, ce sont 11 langues qui ont fait l’objet de co­di­fi­ca­tion sur la soixan­taine que compte le pays.

    La pro­tec­tion des langues na­tio­nales, par l’éla­bo­ra­tion d’un code écrit pour cha­cune d’elles est au­jourd’hui né­ces­saire. La langue est en effet le vé­hi­cule de la culture et chaque culture est une par­tie du pa­tri­moine d’un pays qu’il convient de pro­té­ger.

    Source : Afrique Avenir

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