• Crue du fleuve Niger

    INONDATIONS A NIAMEY: LE MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT CONTINUE A SUIVRE L'EVENEMENT DE PRES

    Le fleuve à son plus haut niveau

    Le fleuve à son plus haut niveau

    La crue du fleuve observée actuellement est ce qu'on appelle la crue malienne. C'est la grande crue et elle est due aux apports du bassin supérieur du fleuve Niger. C'est les eaux qui sont tombées dans ce bassin en Guinée et au Mali pendant la saison des pluies. En effet, la remontée du fleuve a commencé depuis la fin du mois de septembre et se poursuit. Ainsi, le Chef de la division hydrologie du Ministère de l'Hydraulique et de l'Environnement, M. Abdourahamane Daouda, explique que nous ne sommes pas encore au maximum de la crue, mais les riverains connaissent cette montée des eaux du fleuve à ces périodes-là. Comme il l'indique à la date du 26 décembre 2012, la cote d'alerte des eaux du fleuve était montée à 525 cm avant de se stabiliser à ce chiffre.

    S'agissant des précautions à prendre par rapport à cette crue, l'hydrologue a indiqué que son rôle est de donner les informations aux autorités municipales et régionales sur l'évolution probable du fleuve. Il précise que les données sont fournies au Ministère de l'Hydraulique pour informer qui de droit qu'il y a risque d'inondation, que le fleuve va déborder. Pour limiter les dégâts qui pourraient en découler, il existe naturellement des dispositions à prendre.

    La première des choses, c'est bien l'endiguement des rives, car il est toujours dit que la cote d'alerte est de 530 cm à l'échelle. Or, a-t-il souligné ''nous avons vu souvent des débordements de cette cote. Cela veut dire tout simplement que la digue a des problèmes, parce que techniquement, l'inondation ne commence pas à la cote d'alerte actuelle. Une cote est dite critique lorsque le risque d'inondation est élevé. C'est-à-dire qu'à ce stade-là, on prévient que si le niveau d'eau continue à monter, il y aura des inondations. Tout ceci est calé par rapport à une hauteur de digue. Si la digue est dégradée, nous pouvons assister à des débordements. Et c'est justement ce qui s'est passé ces dernières années à Niamey. Ainsi, il faut dire que la situation du fleuve que nous observons a toujours été liée aux précipitations enregistrées pendant la période d'hivernage''.
    La crue locale est observée aux mois d'août et septembre, et est due à un apport des pluies venant de la Sirba, du Goroual et du Dargol. L'écoulement de ces pluies vient influencer la crue à Niamey. A cela s'ajoute la grande crue malienne qui est provoquée par les pluies tombées pendant la saison dans le bassin supérieur en Guinée et au Mali.

    En ce qui concerne les zones inondables à Niamey, M. Abdourahamane Daouda fait remarquer que ce sont les 1er, 4ème et 5ème arrondissements de la capitale qui sont les plus exposés, en raison de leur localisation géographique par rapport au fleuve. Ainsi, il faut noter que l'Autorité du Bassin du Niger a fait une prévision avec un modèle qu'on appelle FIB qui est un modèle hydrologique. Ce modèle utilisé par l'ABN dit qu'on va observer une certaine hauteur d'eau à Niamey à une certaine date.
    Cependant, poursuit M. Abdourahamane Daouda, ''un modèle est toujours un calcul mathématique. Peut-être qu'on n'a pas observé cette cote annoncée. En tout état de cause, il a été observé des cotes assez importantes et le niveau d'eau le confirme aisément. Le maximum de volume d'eau n'est pas atteint''. Il a précisé que tout modèle a besoin d'être affiné jusqu'à ce qu'on trouve le bon résultat. La population de Niamey a remarqué, tout comme les autres riverains du fleuve, que les hauteurs d'eau prévues n'ont pas été observées, mais la crue continue. Le niveau d'eau, bien qu'il soit stabilisé depuis quelques jours va probablement continuer à monter dans les jours à venir, parce que nous avons eu des données sur les stations en amont de Niamey, précisément à Ansongo et à Gao. La crue se poursuit au niveau de ces stations. Cette masse d'eau va certainement passer à Niamey. Elle ne peut être pas aussi importante qu'on s'y attend'', a-t-il conclu.

     

    SUR LE SITE DE RELOGEMENT DE SENO : METTRE LES POPULATIONS DES ZONES INONDABLES A L'ABRI DE LA MENACE DES EAUX

    Distribution de kits de première nécessité sur un site de relogement

    Distribution de kits de première nécessité sur un site de relogement

    Des enfants jouant dans la cour de l'école, des femmes vaquant à leurs préoccupations quotidiennes, essentiellement consacrées aux tâches ménagères, des agents de la Gendarmerie et ceux des Sapeurs Pompiers assurant la sécurité des populations. Tel se présente l'ambiance sur le site de relogement de Séno, site situé à quelques encablures de Niamey, sur la route de Say, pour recaser les victimes des inondations du quartier Rive Droite.


    Cependant, en cette matinée du 17 janvier 2013 où nous nous sommes rendus sur les lieux, l'ambiance semble quelques peu timide, déserté de ses bras valides, tous partis en ville pour rejoindre les lieux de leurs activités journalières. A l'intérieur des tentes, on perçoit les cris des nourrissons qui sont protégés contre le froid par les parents, au moment où les autres enfants se promènent aisément dans la cour de l'école.
    Toutes les personnes que nous avons rencontrées ont hautement apprécié les conditions dans lesquelles elles vivent sur le site.

    ''Nous ne manquons de rien pour le moment, nous avons été bien accueillis et nous sommes entourés de tous les soins'', affirme Mme Fati Amadou, revenant du forage, transportant un sceau d'eau sur la tête. Bien d'autres personnes, témoignent de la stabilité qui caractérise leur vie sur le site.
    Niamey, la capitale du Niger, a vécu ces deux dernières années les aléas du changement climatique. Depuis 2010, le débordement des eaux du fleuve a eu des conséquences drastiques sur la vie des populations de Niamey en général, et sur celles des riverains du fleuve en particulier.
     

    Les inondations survenues dans la nuit du 5 au 6 août 2010 et le 1er janvier 2011, ont laissé des personnes sinistrées dans une situation de précarité. Deux ans après, le même scénario se reproduit avec les inondations dues aux fortes pluies enregistrées sur l'ensemble du territoire. Des maisons ensevelies, des champs et des jardins engloutis, plusieurs personnes restées sans abris. Un bilan désastreux. Face à la gravité de la situation, des moyens conséquents ont été déployés pour apporter secours aux personnes touchées.

    Des organismes nationaux et internationaux ont joint leurs efforts à ceux de l'Etat pour juguler, le plus tôt possible, l'ampleur des dégâts. A cet effet, les populations ont déménagé, se sont installées ailleurs pour un temps, puis ont regagné leur site initial lorsque la situation s'est rétablie, sans pour autant penser à l'avenir, notamment une éventuelle répétition du phénomène. Et ce manque de projection sur l'avenir qui se trouve être, pour une bonne part, à la base du calvaire qu'ont vécu ces populations lors des fortes pluies de l'hivernage 2012.
    Tirant les leçons du passé et à la recherche des solutions, le gouvernorat de la région a mis en place un comité ad hoc de gestion de catastrophes subdivisé en huit (8) commissions dont chacune est appelée à apporter son expertise selon sa sphère de compétence.
    Les mesures prises pour surveiller le mouvement du fleuve ont fait ressortir le résultat selon lequel, la région sera confrontée à une nouvelle montée du cours d'eau. Ce qui a permis aux responsables régionaux de rentrer d'arrache pied dans la recherche des solutions. Il est alors question d'anticiper sur les risques que pourraient engendrer la crue ordinaire du fleuve.

    C'est ainsi que la Gouverneure de la région de Niamey, Mme Kané Aichatou, a multiplié les rencontres avec ses proches collaborateurs et les partenaires techniques et financiers, car selon elle, il est impératif de prévenir. En conséquence, elle a mobilisé toutes les compétences et les ressources qu'il faut pour agir afin d'éviter le pire. Des stratégies de prévention ont été adoptées de concert avec les ONG locales et internationales. En outre, le comité ad' hoc de gestion a proposé à une solution alternative, celle de reloger les populations habitant dans les zones inondables, car on sait que dans un passé récent, les inondations ont paupérisé de nombreuses familles.

    C'est donc dans cet état d'esprit que les membres du comité ont procédé à une campagne de sensibilisation et d'information. Il s'est agi, au cours des séances de sensibilisation, de montrer à chaque ménage habitant les zones suspectes, l'importance de quitter avant l'arrivée de la crue guinéenne qui s'annonce. Le système de relogement établi est fondé selon une approche participative et concertée.
    Le comité a fait le tour des quartiers concernés, dont le plus touché est le 5ème arrondissement. S'inscrivant l'optique dans leur mission, celle qui consiste à garantir le bien-être des populations, les responsables régionaux et municipaux ont donc demandé aux personnes exposées aux aléas des inondations de quitter le lieu.

    Le site de Séno, sis à la Rive Droite, a été identifié depuis 2010 pour abriter le lieu de relogement. Il est difficile de convaincre tous les gens, et ceux qui ont résisté à l'idée continuent à vivre dans leurs maisons. Dans cette perspective de velléité, une équipe de recensement a sillonné les quartiers indiqués pour recenser les familles qui souhaiteraient s'installer sur le nouveau site. C'était le 8 décembre dernier que la première vague des personnes s'est installée sur le site de Séno.
    Les familles ayant décidé de vivre sur le site ont été accueillies par le comité, en présence de la Gouverneure de la région qui leur a fourni un minimum vital afin de leur éviter les tracasseries ménagères pendant au moins deux jours. Mieux, des tentes et d'autres matériels pour les besoins immédiats ont été distribués et chaque ménage a reçu de l'argent liquide pour se construire un hangar. Et les familles se sont installées selon leurs quartiers de provenance.

    Cela contribue selon M. Moumouni Saley Maifada membre du comité ad' hoc non seulement à minimiser le conflit qui découlera de la promiscuité, mais aussi d'instaurer un climat de cohésion au sein du groupe. Il a par ailleurs précisé que 808 familles vivent sur le site, soit 7.512 personnes.
    Avant le relogement, tous les dispositifs ont été mis en place pour viabiliser le site. C'est ainsi que toutes les infrastructures de base ont été installées. En effet, le site a été doté d'une adduction d'eau potable pour assurer le besoin en eau des populations. Et chaque jour, sans aucune bousculade, les femmes et les enfants s'y approvisionnent en eau potable, en attendant la finition d'autres ouvrages en cours. Concernant l'hygiène et l'assainissement, des latrines mobiles ont été placées, et sont régulièrement vidangées.
    Sur le plan santé des populations, une équipe sanitaire a été mise en place pour s'occuper des maladies courantes. Selon un des infirmiers, les maladies les plus rencontrées sont le paludisme et les courbatures. Si des cas d'urgence se présentent, l'infirmier appelle hôpital de district de Gaweye qui envoie une ambulance pour l'évacuation. Les produits médicaux sont également disponibles et les soins sont gratuits. Cependant, indique-t-il, l'équipe sanitaire ne s'occupe pas des accouchements ; les femmes en gésine sont invitées à se rendre au centre de santé le plus proche dès qu'elles sentent les premiers signes.
     

    Concernant l'éducation, pour palier aux éventuels problèmes de saturation des classes, l'école existante de Séno a été renforcée avec de nouvelles classes construites en tentes et même en matériaux définitifs. Tous les enfants, aussi bien les autochtones que ceux qui viennent de s'installer sur le site, sont pris en charge. Mme Salissou Fati, Inspectrice d'enseignement de base du 5ème arrondissement, a indiqué que l'école compte six (6) classes primaires, trois (3) classes pour la medersa et trois autres pour le préscolaire. Selon elle, pour le moment, il est difficile de donner le nombre exact des élèves, car les parents continuent à inscrire leurs enfants. Ce qui est sûr, c'est que toutes les classes disposent du matériel didactique et des enseignants nécessaires pour gérer à bon escient l'année scolaire en cours. Elle a aussi expliqué que le gouvernorat et ses partenaires ont mis les moyens adéquats en place afin de garantir un enseignement de qualité aux enfants.

    D'importantes actions entreprises pour renforcer la digue de protection
    Les digues de protection, construites tout au long des bordures du fleuve en vue d'empêcher les eaux d'envahir les périmètres irrigués et les habitations environnantes, ont subi de sérieux dommages suite aux inondations. Rappelons que le dernier rehaussement du niveau des digues remonte à 2011. Mais nonobstant les mesures prises, la force de la nature s'est imposée face au génie humain. Après ce constant amer, les réflexions ont été axées sur les mécanismes pérennes aptes à sécuriser les populations et leurs biens. Nombreuses solutions ont été imaginées pour freiner tous les obstacles. A cet effet, les directions régionales du Génie rural et l'ONAHA ont été chargés de conduire les travaux des digues de protection.
    Selon le comité ad' hoc, la solution aux problèmes passe impérativement par le colmatage des brèches et le rehaussement du niveau de la digue. Une tâche qui revient à la commission reconstruction et relogement. L'Etat nigérien, l'UEMOA et le PNUD ont financé, à hauteur d'environ 250 millions de francs CFA, la réalisation du programme de colmatage des brèches et le rehaussement de la digue de protection.
    Rappelons que le programme a été établi avec le consentement des populations locales.

    La partie de Gamkalley-Saga a été confiée à l'ONAHA qui est chargée de colmater les brèches avant de procéder aux travaux de rehaussement sur une longueur de 1800 m. Au niveau de ces quartiers, le travail consiste à colmater les brèches, afin de procéder au rehaussement de digue. Pour la circonstance, 700 personnes par jour ont été embauchées pendant cinq (5) semaines. Ce qui a permis de créer des emplois temporaires. Cette action a contribué aussi à améliorer le niveau de vie des personnes bénéficiaires. Les sacs de sables ont été superposés et les techniciens de l'ONAHA ont abouti aux résultats préconisés. SIM Niger a aussi intervenu à partir du premier pont en colmatant des brèches avec des sacs de sables et de la latérite. Comme au niveau des autres quartiers, ici également la Direction régionale du Génie Rural est, quant à elle, chargée de colmater les brèches d'abord avant de rehausser le niveau de la digue d'un mètre, du Pont Kennedy à Kourtéré, une zone scindée en quatre (4) tronçons. L'exercice auquel est soumis le Génie Rural prévoit une augmentation du niveau de 100 cm, afin de dépasser la cote d'alerte qui est de 530cm. Selon le Directeur régional du Génie rural, M. Kimba Idé, la main d'œuvre locale a été employée sous forme de cash for Work. M. Kimba Idé a par ailleurs rappelé que les inondations de 2012 sont intervenues lorsque le niveau du fleuve était de 619 m. Il a expliqué que cette fois, leur objectif est d'atteindre 650 cm pour épargner les populations de toute invasion des eaux.
    Les travaux du 1er tronçon s'effectuent sous forme de travaux en régie, tandis que ceux du 2e tronçon se situant entre l'ancien quai d'embarquement et le quartier Nogaré, long de 1340m, se déroulent en cash for work. Selon lui, en six semaines d'intervention, il reste 150 m à boucler. Il a précisé que treize brèches ont été d'abord colmatées avant que ne soient entamés les travaux de rehaussement d'un mètre sur 1340 m. S'agissant du 3ème tronçon, long d'environ 850 m, la digue sous l'eau à notre passage.

    Le 4e tronçon est celui qui longe le quartier Lamordé à Kourtéré, appelé ''Digue route'' et qui servira, au-delà de la protection, de route. ''A travers cette digue, nous allons aménager une prise d'eau qui alimentera le chenal dossonal, l'ancien périmètre irrigué dossonal. La prise d'eau sera munie d'une ou deux (2) vannes pour réguler l'eau dans le chenal. C'est à travers ce chenal que les quartiers Karadjé, Zarmagandey jusqu'à Kirkissoye sont inondés'', a-t-il dit. Après les travaux de digue, la partie qui a inondé l'Université est aussi retenue sur la liste de grands travaux qu'envisage de réaliser le Génie rural. Le problème à ce niveau est dû à l'occupation anarchique de l'espace par les populations.

    Les constructions des maisons ont rendu difficile le passage de l'eau. Face à cet état de fait, il a été demandé à la Direction Régionale du Génie Rural de créer les conditions pour faciliter le passage de l'eau. Mais force est de constater que les gens sont entrain de reconstruire et de réoccuper leurs habitations.

    Source : Le Sahel.org

     

    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :