• Campagne agricole 2011-2012 : entre inquiétudes et mesures urgentes

     

    Agricole_Campagne_11_12La campagne agricole 2011-2012 se déroule, au Niger dans un contexte assez particulier. Les aléas climatiques, l’irrégularité  et la mauvaise répartition des pluies, les attaques des ennemis de cultures, sont entrain d’anéantir dans certaines régions du pays, les efforts des producteurs et du gouvernement. Ainsi, plusieurs provinces du pays ont soient fait leurs semis en retard ou entendent la poursuite de la tombée des pluies pour voir mûrir leurs plantes, alors que la saison hivernale tend vers sa fin. Des séances des prières ajoutées aux mesures urgentes et préventives prises par les autorités nationales vont –elle éviter à notre pays un autre cycle de crise alimentaire ?

    Selon une communication du ministre de l’agriculture, en conseil des ministres du 07 septembre 2011, cette année encore, l'installation de la saison pluvieuse se fait très timidement sur l'ensemble du pays et inquiète beaucoup les populations nigériennes. A cette date, même si beaucoup de villages agricoles ont procédé à des semis, seuls 15 % de ces semis ont atteint le stade de grenaison, alors que normalement, plus de 80 % de ces semis devrait l’être à ce stade à ce jour avait indiqué, la semaine dernière, les services du Ministère de l’agriculture. Les raisons de cette situation, selon les mêmes sources sont le retard des pluies, leur irrégularité et leur mauvaise répartition sur les zones de cultures. Mais avant tout cela les spécialistes du climat, de l’agriculture et de l’environnement accusent les changements climatiques dans les bouleversements qui interviennent et qui exposent chaque année, dans nos pays, des millions de vie à la famine et à l’insécurité alimentaire.  Pour remédier à cette situation, les autorités et les populations n’ont d’autre choix que de se remettre au Bon Dieu pour lui demander de descendre sa grâce sur notre territoire. Lors d’une audience qu’il accordait récemment à des organisations islamiques, le président de la République, Mahamadou Issoufou, avait déclaré : "notre inquiétude, c'est la campagne agricole, je souhaite que vous intensifiez les prières". Ainsi, en un un mois c’est la deuxième fois qu’à la demande du gouvernement que le Conseil islamique du Niger (CIN) a appelé les Nigériens à des prières collectives, sur toute l'étendue du territoire national et dans toutes les mosquées, pour implorer la grâce de Dieu pour un hivernage fécond."Etant donné la situation que vit notre pays en matière de l'insuffisance et de la mauvaise répartition des pluies, le Conseil islamique du Niger demande à tous les imans à travers le pays, à organiser des prières collectives prônées par l'islam dans de pareilles cas pour prier Dieu Tout Puissant de bénir notre pays d'une saison de pluies très féconde", a indiqué Mohamed Ag Ahmadou, vice-président de l'institution, dans une déclaration à la radio et à la télévision nationales. Il a également demandé à toutes les populations de participer à ces prières qui devaient se répéter et continuer jusqu'à ce que le pays bénéficie de pluies fécondes. Comme, en août passé, ce jeudi, 8 septembre 2011, plusieurs milliers de fidèles musulmans, parmi lesquels le président nigérien, Mahamadou Issoufou, les bras tendus vers le ciel, ont récité le Coran pour implorer une campagne agricole féconde. Des prières similaires ont eu lieu, ce même jour, à travers le pays, auxquelles le gouvernement et le CIN avaient invité les Nigériens à participer "massivement". Comme si Dieu à voulu exaucer ces prières, quelques heures après, Niamey la capitale est plusieurs autres localités ont été arrosées par des pluies qui ont duré plusieurs heures à certains endroits. Par ailleurs, selon le Bulletin périodique d’information humanitaires de OCHA, une structure des Nations Unies, en date du 7 septembre 2011, un total de 104.900 ha de cultures des Départements de Madarounfa (50.000ha), Aguié (39.000ha), Mayahi (1.200), Guidan Roumdji (1.700ha), Dakoro (3.000ha) et Tessaoua (10.000ha) ont subi des attaques de chenilles à la première décade du mois de septembre. ‘‘Une première attaque de sautereaux affectant 37.200 ha à la troisième décade d’août avait permis aux services régionaux de la protection des végétaux, aidés des avions de leur direction nationale de sauver 19.200ha’’, précise le Bulletin. Mais, selon la même source, cette dernière attaque, celle des chenilles les contraint à déclarer les récoltes entièrement perdues du fait de la rapide propagation des chenilles et de leur incapacité à les combattre de manière efficace. Selon les responsables techniques, aucune action ne peut être entreprise actuellement pour sauver les cultures sur les 104.900 ha concernés. Les actions de lutte biologique entreprises n’auront de conséquence que pour la prévention d’attaque sur les cultures de l’année prochaine.

    Le gouvernement s’engage pour un vaste programme de cultures irriguées

    La sécurité  alimentaire et nutritionnelle reste une préoccupation majeure de la politique gouvernementale. Le gouvernement s’évertue donc à  accroître la production nationale à travers des actions d’intensification et de diversification des productions végétales. Toute chose visant à accompagner les producteurs en vue de contribuer à l’augmentation des productions agricoles. Lors du Conseil des ministres, tenu le 07 septembre dernier, le gouvernement a annoncé le lancement d’un vaste programme de cultures irriguées évalué à plus de 10 milliards de francs CFA afin de faire face aux incertitudes de la campagne agricole en cours. 86 879 hectares pour une production agricole dépassant, toutes cultures confondues, le million de tonnes, dont, notamment, 400 000 tonnes de céréales, tel est l’ambition de ce programme. Le Niger enregistre cette année un déficit pluviométrique comparée à la saison 2009-2010 à la même période, constatent les services techniques de la météorologie. Avec ce déficit pluviométrique attendu par les services météorologiques, le Niger est dans l’incertitude la plus totale quant à sa production agricole lors de la prochaine campagne. Et, avec le traumatisme de l’actuelle sécheresse sans précédent dans la Corne du continent, les autorités nigériennes ont préféré prendre leurs dispositions. ‘‘Ce programme de cultures irriguées est une expérience pilote, visant à démontrer que chaque sécheresse ne débouche pas fatalement sur une famine au Niger’’, précise le communiqué officiel annonçant l’initiative. Il faut dire que ce pays a connu beaucoup une crise alimentaire l’année dernière et une autre en 2005. D’où, le gouvernement ne peut prendre cette question à la légère. En plus de ce programme des cultures irriguées, le gouvernement a également pensé à prendre d’autres mesures convergeant vers le même objectif, à savoir éviter une nouvelle famine. Ainsi, entre autres, l’Etat va reconstituer les stocks de l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN). Cela, dans le but d’enrayer toute possibilité  de pénurie des produits de première nécessité sur l’intégralité  de l’étendue du territoire nigérien. En 2010, le Niger avait vécu l'une des pires crises alimentaires de son histoire, à la suite d'une pluviométrie irrégulière et insuffisante. Cette année encore le pays redoute une nouvelle sécheresse, alors que 2,6 millions de personnes vivent déjà dans une situation d'insécurité  alimentaire, selon des sources officielles. Pays sahélien très pauvre et en majorité musulman, le Niger ne connaît qu'une saison des pluies (juin-septembre) et tout retard prolongé des pluies peut compromettre les récoltes céréalières, dont dépendent plus de 80% des quelque 15 millions d'habitants.

    Maman Abdou 21 septembre
    Publié le 19 septempbre
    Source : Le Démocrate

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