• Au Sahel, la crise alimentaire menace la région

    Par RFI

    Dix millions de personnes pourraient être touchées par la crise alimentaire dans les prochains mois au Sahel. 860 000 enfants de moins cinq ans pourraient avoir besoin de traitement contre la malnutrition dont près de 370 000 pour le seul pays du Niger. La crise alimentaire qui se profile, après de mauvaises récoltes en 2009 et 2010, s’annonce comme catastrophique. Et les effets se font déjà sentir comme dans la région de Banibangou au Niger, frontalière avec le Mali, où malgré l’arrivée des premiers ravitaillements la situation demeure toujours préoccupante.

    Les populations du Sahel, en situation de malnutrition chronique depuis des années, ont vu la crise s'aggraver par le manque de pluies en 2009.
    AFP / Lionel Healing

    Depuis quelques semaines, l’Office des produits vivriers du Niger (OPVN) achemine par convois entiers et sur l’ensemble du pays des vivres en direction des différentes zones touchées par l’insécurité alimentaire. L’unique magasin de Banibangou ne dispose aujourd’hui que de 78 tonnes, toutes céréales confondues, un dispositif du système du stock de sécurité alimentaire en deçà des besoins réels de 58 000 habitants en situation de vulnérabilité. Selon le chef de l’antenne locale de l’OPVN, Younissi Birma, des centaines de tonnes de vivres sont attendues dans l’immédiat à Banibangou : « On va me ravitailler avec 628 tonnes, alors ça va être composé de maïs, de mil et de riz. On n’a pas commencé la vente à prix modérés ».

    L’attente des populations

    Cette vente promotionnelle et la distribution gratuite des vivres sont très attendues par les populations. Pendant combien de temps les portes du magasin public resteront-elles encore fermées ? « Oui, bien sûr, on sait que vraiment c’est un peu difficile d’attendre, confie Younissi Birma. Mais il y a aussi certaines mises en place qu’il faut faire, inch’allah, ça nous fera prendre beaucoup de temps ».

    La cueillette comme solution d'urgence

    «Ventre affamé n’a point d’oreilles », comme on le dit. Les femmes ne pouvant plus supporter les pleurs de leurs enfants sont obligées de nouer leur pagne à la hanche et de foncer en brousse pour la cueillette de fruits sauvages, leur seul salut. « C’est ce fruit sauvage, le anza, que nous mangeons, explique une habitante du village de Soumat. Nous faisons sécher les graines qui sont amères. Après trois ou quatre cuissons, nous ajoutons un peu de natron (un substitut au sel) ou du sel, puis un peu d’huile pour ceux qui en ont encore et c’est bon à manger ». Autour de Banibangou, et dans un périmètre assez large, plusieurs villages sont déjà abandonnés par leurs habitants.

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