Récolte de patates douces. AFP / François Xavier Marit

Les bailleurs de fonds internationaux utilisent-ils au mieux les fonds qu’ils allouent à l’agriculture africaine et aux projets d’amélioration de la sécurité alimentaire? La question est au centre d’un rapport que vient de publier Oxfam à Dakar. Cette ONG a étudié la façon dont ces bailleurs travaillaient au Niger, au Burkina Faso et au Ghana. L’ONG déplore un manque de coordination entre eux. Elle réclame également une meilleure prise en compte des priorités des pays africains en matière d’aide à l’agriculture.

Selon l’organisation non gouvernementale Oxfam, les financements accordés par les bailleurs au secteur agricole dans les trois pays étudiés -le Niger, le Burkina Faso et le Ghana– sont encore trop souvent émiettés entre de nombreux projets. Dans le cas du Niger par exemple, on pouvait recenser, en juin dernier, 72 projets de développement rural mis en œuvre par 22 partenaires techniques et financiers.

Cette grande dispersion augmente le coût de mise en œuvre de l’aide et réduit ainsi les montants qui bénéficient effectivement aux populations. Elle nuit également à la cohérence d’ensemble des politiques des Etats. « Il est impossible pour un pays de mettre en œuvre une politique efficace lorsqu’il doit composer avec les visions et modes d’intervention de dizaines d’institutions différentes », explique le rapport.

Selon l’ONG, les bailleurs doivent développer le financement de plans d’action sectoriels gérés par les gouvernements. Ils doivent s’affranchir des objectifs qu’eux-mêmes fixent à l’aide publique au développement pour s’aligner sur des programmes définis par les pays bénéficiaires ou la région ouest-africaine. Oxfam appelle notamment à soutenir Ecowap, la politique régionale agricole mise en place par la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) qui selon elle est une ambitieuse réponse régionale aux problèmes alimentaires.

Le site internet de l'ONG Oxfam (lire)

Source : RFI