• 3ème festival mondial des Arts nègres de Dakar : le Niger à l’honneur

    Culture
    Jeudi 30 Décembre 2010 07:34
    Art Nègre NigerNonobstant la fête de Noël des 24 et 25 décembre 2010, le 3ème festival mondial des Arts nègres de Dakar se poursuit, même si, le dimanche 26 décembre 2010, le programme quotidien des manifestations n’était pas disponible partout et pour tous, jusqu’à 14 heures. L’une des manifestations la plus fréquentée du festival est l’exposition «Arts d’Afrique » organisée à l’ancien musée IFAN de Dakar qui a été réhabilité et dénommé « musée Théodore Monod d’art africain ». La raison de cet intérêt ? Le squelette de Lucy (découverte en Ethiopie en 1974, vieille de 3.200.000 ans et considérée comme la mère de l’Humanité jusqu’en 2000) et le crâne de Toumaï (découvert au Tchad en 2001 et vieux de six à sept millions d’années) sont exposés au «musée Théodore Monod d’art africain». Grands et petits, Noirs et Blancs, cadres et étudiants, se bousculent à la Place de Soweto où se trouve le musée pour voir les prémisses et vestiges de l’humanité et des cultures africaines. Le Niger n’est pas absent de cette exposition car on apprend que Tiguidit (dans l’actuelle région d’Agadez) et Termit (dans la région de Diffa) sont quasiment les pionniers de la métallurgie du fer en Afrique noire. En plus, de l’aile gauche du rez de chaussée au premier étage du musée Théodore Monod, les visiteurs peuvent admirer des masques et des statuettes, des instruments de musique et des jouets, des outils aratoires et des nasses de pêche, des pendentifs et des poupées, des portails et des trônes d’origines béninoises (fon), burkinabé, camerounaises (bamiléké, bamoun, …), gabonaises (fang), ghanéennes (ashanti), guinéennes (guerzé, etc.), ivoiriennes (agni, baoulé, bété, sénoufo, …),maliennes (bambara, dogon), nigérianes (igbo, yorouba),  sénégalaises (sérères), etc.).

    « Le musée IFAN est maintenant un vrai musée », se réjouit l’Italienne Simona Cella qui indique que, « jusqu’à ma dernière visite en Mai 2010, ce musée était délabré, poussiéreux et n’exposait que de rares œuvres au rez de chaussée ». Ceci expliquant sans doute cela, des pays comme l’Ethiopie et le Tchad mais aussi des collectionneurs privés comme M. Mourtalla Diop (qui vit aux Etats-Unis) n’ont pas hésité de prêter ou de louer leurs trésors au 3ème festival des arts nègres. Pour le plus grand profit des visiteurs ! Autre manifestation qui draine les amateurs d’équidés, le spectacle « La geste de l’Etalon » de la compagnie burkinabé Œil du cyclone. Ce spectacle équestre s’est malheureusement déroulé avec retard, dans un endroit improbable (la piscine olympique de Dakar) et, qui pis est, les spectateurs ont attendu fort longtemps pour avoir des chaises sur lesquelles s’asseoir. Bref, beaucoup ont dû vider les lieux, en cette soirée de samedi 24 décembre, veille de Noël ! S’il y a mieux, c’est du côté des rencontres entre professionnels et publics qu’il faut le chercher. C’est ainsi que l’acteur et producteur américain Danny Glover a impressionné son auditoire le jeudi 23 décembre sous le dôme de la Place du Souvenir. Danny Glover, aujourd’hui âgé de 63 ans, est devenu célèbre grâce notamment aux films «L’arme fatale » et la « Couleur pourpre». Mais, il avait fait des études d’économie et travaillé dans le développement communautaire jusqu’à l’âge de 30 ans lorsque, influencé par la lutte pour les droits civiques des Noirs américains et le combat pour la décolonisation de l’Afrique, il entame dans les années 1960, une carrière au théâtre puis au cinéma. L’intérêt de Danny Glover ne s’est jamais démenti depuis cette date car, il s’était lié d’amitié avec des cinéastes du continent comme feu Ousmane Sembène et Abderahammane Sissako dont il a même produit les films « Mooladaye » et « Bamako » comme tant d’autres films africains. Danny Glover, qui envisage de tourner et/ou de produire deux films sur Haïti et sur le pouvoir des Noirs aux Etats-Unis, milite « pour que le monde ne soit plus soumis aux mêmes images américaines et aux seules idées européennes ». C’est pourquoi Danny Glover propose aux Africains d’«imaginer des solutions », ontre le « monopole détenu par  15 producteurs de films » : «je souhaite que 50 autres célébrités comme moi produisent des films africains, promeuvent l’image du cinéma africain ; mais, en attendant, sachez que 80% des films canadiens sont en réalité produits par des Américains et que, s’il existe des Afro-Canadiens, ils peuvent occuper ce créneau ! » Voici donc  une indication précieuse qui n’est pas tombée dans des oreilles de sourds, surtout que Danny est bien connu et très considéré au Sénégal. Il faut dire que Danny Glover fait rêver avec l’efficacité de l’économiste qu’il est resté dans l’âme. N’est-ce pas ce que recherche une certaine Afrique ?

    Sani Soulé Manzo,

    envoyé spécial
    publié le 30 décembre 2010
    Source : Le Sahel   / Nigerdiaspora.net

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