Depuis plusieurs mois, les signes d'une crise alimentaire au Sahel se multiplient et la période de soudure, période entre la disparition des réserves et les prochaines récoltes céréalières en octobre prochain, s'annonce particulièrement difficile cette année, selon l'Agence inter-établissements de recherche pour le développement (AIRD).

Une baisse de 25% de la production agricole
En cause, la baisse de 25% de la production agricole, due à l'insuffisance des pluies (30% de moins entre 2008 et 2009 au Niger), mais aussi la productivité insuffisante des systèmes agraires et l'augmentation continue des populations.

Cette nouvelle crise alimentaire annoncée fait craindre, dans une partie du Sahel, au Niger, au Mali, au Tchad et au Burkina Faso, une période de grande vulnérabilité des populations.

Près de 10 millions de personnes sont ainsi menacées et en particulier les enfants. 44% d’entre-eux seraient touchés par les pénuries au Niger selon le Programme Alimentaire Mondial.

Les scientifiques mobilisés
Les États, les organisations internationales et les ONG se mobilisent. Mais également les scientifiques, qui par le biais de nombreux programmes de recherche, travaillent sur cette grave problématique pour mieux identifier quels sont les facteurs structurels et les alertes précoces expliquant ces crises répétées.

Exemples d'apports de la recherche pour contribuer à sécuriser les ressources alimentaires dans les pays sahéliens :

• mieux prévoir les aléas climatiques pour alerter les pouvoirs publics comme le prévoit le programme international Amma sur la mousson africaine ;
• approfondir les travaux de prospectives démographiques et alimentaires ;
• aider à la renutrition des enfants comme le permet le produit "Plumpy Nut" développé grâce à l'IRD par la société Nutriset ;
• travailler sur l'amélioration des systèmes agraires et sur l'adaptation des céréales sahéliennes comme le mil, le sorgho ou le riz africain.

L'AIRD, dont le siège est à Marseille, réunit le Cirad, le CNRS, le CPU, l'Inserm, l'IRD et l'Institut Pasteur.

Source : les infos vertes