• Tahoua : historique et attraits de la capitale de l'Ader

    Écrit par Tahoua d'hier à Aujourd'hui Etude monographique, parue en février 2002, de Elhadj Alilou Noma

    La région de Tahoua (Ader), couvre une superficie de 113.371 Km², soit 8,95 % du territoire national. Elle est subdivisée en huit (8) départements, quarante quatre (44) communes, dont neuf (9) urbaines, quatre (4) postes administratifs, douze (12) cantons et vingt-trois (23) groupements nomades. La région est entourée par celles d'Agadez au Nord, Maradi à l'Est, Tillabéry, Dosso, la République du Mali à l'Ouest, et la République fédérale du Nigeria au Sud.

     

    Tahoua : historique et attraits de la capitale de l'AderLa population de la ville est composée de Haoussa, Touareg, Peulh, Arabes et Zarma. Il y a donc une diversité culturelle et, dit-on, une communauté qui a gardé sa tradition et ses coutumes intactes. On cite notamment les habitats des nomades, une richesse géologique importante avec des anciennes villes fossiles, des fossiles de dinosaures, des tombeaux préhistoriques, des fêtes traditionnelles, un artisanat varié etc. La capitale de l'Ader a d'énormes potentialités économiques. Ce qui a permis, grâce à une gestion sécuritaire remarquable, d'importants investissements à la grande satisfaction des visiteurs et des populations.

    Si, dit-on, l'histoire est un passé bizarrement recomposé ou la chronique des évènements passés, alors celle de l'Ader et de Tahoua ne peut échapper à cette définition. En effet, dans un excellent ouvrage paru en février 2002 et intitulé ‘'Tahoua, d'hier à aujourd'hui-Etude monographique'', l'auteur, Elhadj Alilou Noma, écrit : ‘'s'agissant des définitions de l'Ader et de Tahoua, cette recherche s'avère difficile tant il est vrai qu'il manque des sources fiables permettant de remonter aux véritables significations. En effet, les sources disponibles, celles de la tradition orale, comportent d'énormes lacunes non seulement du fait de l'altération des faits lors de leur transmission, mais aussi des déficiences de la mémoire. Toutefois, l'on peut retenir, entre autres définitions de l'Adar et de Tahoua, que, selon la première version, Adar signifie ‘'Feu ardent'' en persan. Car Mohamed El Moubarak Issouf, alors Sultan d'Agadez, aurait convoqué son fils Agabba au coucher du soleil, et lui montrant le disque rouge de l'astre, il lui aurait dit ceci : ‘'Va vers Adar'', c'est-à-dire vers ce ‘'feu ardent''.

    Pour la seconde version, Adar viendrait de Til-Adar, ancêtre noir des Adaraoua qui serait venu d'Adaoua, un bourg de la Syrie. Il aurait laissé son nom aux ruines d'un emplacement appelé ‘'Til-Adar'', situé au sud-ouest de Tiguidan-Adar ou Saline d'Adar. Sous la poussée d'envahisseurs arabes, berbères et touaregs, les descendants de Til-Adar migrèrent vers le sud pour peupler la région qui porte le nom de Adar : ce préfixe Til, qui signifie ‘'celui ou ceux de'',  est probablement tombé. En fait, en définitive, Adar ou traces de pas, est le nom donné à l'heure actuelle à la région de Tahoua, limitée à l'Ouest par l'Aréwa, au nord-ouest par l'Aïr et au sud par le Nigeria. Mais, en réalité, les Adaraoua sont venus des confins de la Syrie par le Soudan, le Kaouar et l'Aïr en même temps que les Kourfayaoua et les Gobiraoua.

    En ce qui concerne Tahoua, d'après la première version, Tahoua serait le nom d'un fétiche féminin que les Azna matsafa de Bilbis (c'est un quartier de Tahoua) consultent encore. La 2ème version enseigne qu'un chasseur originaire de Kollomma s'est installé au sud de ‘'Maboya - Amaré'', autrement dit ‘'refuge des jeunes mariées'', qu'on aperçoit à droite en venant d'Agadez. Pour l'heure, elle est reboisée. Donc, aux passants qui demandaient à ce chasseur à qui appartient cette hutte, il répondait ‘'Tahouata'' (c'est à moi). D'autres avancent par ailleurs que deux chasseurs ayant tiré sur une biche se disputaient le gibier en disant ‘'Taou-ta'', (c'est à moi) ; ce lieu de dispute serait devenu Tahoua. Enfin, la version la plus probable, soutenue par certains auteurs, avance que Tahoua a été créé par un saint personnage. Selon Séré de Rivières, Tahoua serait la fille d'un sultan d'Istanbul (Turquie), qui aurait accompli des miracles avant son départ vers Birni Lallé aux environs du 16ème siècle. Elle mourut à Agé-Koriya, où sa tombe est encore l'objet de vénération des animistes de la région.

    Source : Le Sahel

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