A l’instar de la communauté internationale, le Niger a commémoré, jeudi 5 mai dernier, la 10ème édition de la Semaine EPT et de la Semaine mondiale d’action en faveur de l’Education pour tous (EPT), sous le thème «Education des filles et des femmes».

La cérémonie de lancement officiel qui s’est déroulée au palais des sports de Niamey, a été présidée par la ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, en présence de plusieurs membres du gouvernement, des Partenaires Techniques et Financiers (PTF), des responsables éducatifs, des représentants du corps diplomatique et organisations de la société civile du secteur de l’éducation, des parents d’élèves et du monde des scolaires.

Dans son mot introductif, la secrétaire générale du ministère de l’Education nationale, coordonnatrice du comité national de suivi des activités EPT, a indiqué que la semaine EPT est célébrée, chaque année, à travers le monde, suite à l’engagement de la communauté internationale de Jomtien en 1990, réaffirmé en 2000 au Forum mondial de l’éducation de Dakar qui a regroupé des représentants de 164 pays. Dans une dynamique de complémentarité et de soutien aux efforts de l’Etat, a poursuivi Mme Maïguizo Rakiatou Zada, la société civile active en éducation entreprend des actions de plaidoyer en faveur de l’EPT, en direction des PTF, des leaders d’opinion, des opérateurs privés et de toutes les composantes de la communauté nationale et internationale, conformément aux directives de la Campagne mondiale pour l’éducation qui l’appuie et l’oriente pour une campagne intense. La semaine de plaidoyer, at- elle ajouté, vise à sensibiliser les uns et convaincre les autres pour une affectation des ressources financières conséquentes au profit d’une éducation de qualité accessible à tous. La célébration de la semaine EPT a expliqué Mme Maïguizo, est une occasion de mobilisation de tous les acteurs et partenaires de l’éducation, pour un engagement plus ferme des partenaires techniques et financiers. Le choix du thème pour l’édition 2011 paraît opportun et mérite une attention particulière, a-t-elle déclaré. «A moins de quatre ans de la date butoir de la scolarisation primaire universelle, l’éducation des femmes en général et celle de la jeune fille en particulier, demeure un pari non encore gagné», devait-elle reconnaître. Selon Mme Maïguizo Rakiatou Zada, malgré les progrès enregistrés dans le domaine, le Niger est bien loin du compte, en matière de la scolarisation des filles, de la parité entre les sexes ou de la prise en compte des enfants à besoins spécifiques.

Prenant à son tour la parole, la ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, a expliqué que «le 2 mai 2011, conformément aux di rectives de l’UNESCO, constitue, au plan international, le point de départ des activités entrant dans le cadre de la célébration de la Semaine EPT et de la SMA édition 2011». Mme Ali Mariama Ibrahim a indiqué que l’année 2011 est une année charnière qui correspond à plus de 2/3 du temps imparti pour la réalisation, par chaque pays, des six objectifs fondamentaux énoncés lors du forum de Dakar, et qui se situe à quatre ans de la date butoir. La problématique de l’éducation des femmes et des filles demeure un sujet de préoccupation pour les pays au Sud du Sahara, devait-elle reconnaître. Longtemps écartée de l’institution scolaire sur la base de stéréotypes, de préjugés ou d’obstacles psycho-socio-culturels, a précisé la ministre Mariama Ibrahim, l’éducation des femmes et des filles est au centre de toutes les politiques de développement. Le progrès durable auquel aspirent les nations africaines, a-t-elle expliqué, est un processus participatif et inclusif qui ne peut se réaliser sans la pleine participation de toutes les composantes de la société, notamment les femmes. A l’instar des autres pays de la sous-région, le Niger est encore loin d’atteindre les objectifs de l’EPT fixés à l’horizon 2015, a déclaré la ministre de l’Education nationale. A propos de la scolarisation des filles, a-t-elle expliqué, sur un taux brut de scolarisation national de 72,9%, les filles enregistrent 63,9% contre 81,9% pour les garçons. En matière de taux brut d’admission en première année du primaire (TBA) qui est de 98,6% au niveau national, il est de 92% chez les filles contre 105,2% chez les garçons, a-t-elle poursuivi. Concernant la rétention, 41,5% des filles réussissent à achever leur cursus contre 57,1% pour les garçons, a ajouté la ministre Mariama Ibrahim, selon qui 56,6% des filles réussissent au CFEPD tandis que les garçons atteignent déjà 60,2%.

Quant au représentant résident de l’UNICEF au Niger, chef de file des PTF du secteur de l’éducation, M. Guido Cornale, il a réitéré l’engagement des partenaires techniques et financiers à soutenir le Niger dans ses efforts pour l’atteinte des objectifs de l’EPT. Il a lancé un appel à la mobilisation à tous les acteurs et partenaires, pour un financement accru en vue d’une éducation universelle de qualité. Le Forum de Dakar a, pour rappel, identifié six objectifs qui nécessitent des réponses urgentes. Il s’agit notamment de développer la protection et l’éducation de la petite enfance; d’offrir à tous les enfants, et en particulier aux filles, une éducation primaire gratuite et obligatoire de bonne qualité; d’assurer aux jeunes et aux adultes un accès équitable aux programmes d’acquisition des connaissances et des compétences de la vie courante; d’améliorer de 50 % l‘alphabétisation des adultes; d’instaurer l’égalité entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire et enfin améliorer la qualité de l’éducation, notamment l’alphabétisation et l’acquisition des compétences de calcul et de la vie courante.

Source : la Roue de l'histoire