• Présentation du Village de Tajaé Nomade

    Situation géographique

    La commune Rurale de Tajaé fait partie des quatre (4) communes que compte le département d’Illéla. Elle est limitée à l’Est par la commune de Allakaye, à l’Ouest et au Nord par les Communes d’Illéla et de Badaguichiri et enfin au Sud par la commune de Malbaza.  Avec une superficie estimée à 506 Km², la commune de Tajaé compte 27 villages et tribus touaregs rattachées. La commune a été créée par la loi 2002/014 du 11 juin 2002 et compte 11 conseillers municipaux et 2 commissions dont une commission des affaires financière et une de développement rurale. Elle tient 4 conseils ordinaires et 3 extraordinaires par an.
    Le village de Tajaé Nomade qui est le chef lieu de la Commune est situé à 7 km à l’Ouest sur le tronçon de la Route Nationale (RN29) reliant le département de Konni et la région de Tahoua (voir la carte). Le village est aussi érigé en chef de groupement touareg.


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    Le pointeur indique la position du village  de Tajaé-Nomade.
    La ligne jaune numérotée  N29 symbolise la route nationale qui va de Niamey à Tahoua, puis Agadez...



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    Population et situation socio-économique du village

    La population du village est composée essentiellement de touaregs, estimée à environ 1429 habitants(source INS). Les activités socio – économiques sont l’agriculture, l’élevage et l’artisanat.
    Après, les sécheresses des années 74 et 84, une grande partie de la population constitué des éleveurs a perdu son bétail. Cette situation les oblige ainsi à la pratique de l’agriculture sous pluie. Cependant, cette agriculture est toujours pratiquée de façon traditionnelle et archaïque.



    Bottes de mil au bord d'un champ Les principales cultures sont le Mil, le Sorgho, le Niébé et l’arachide. Avec les changements climatiques, la dégradation des terres agricoles par l’érosion et autres sécheresses récurrentes, la dépendance à la pluviométrie a accentué d’avantage la situation de vulnérabilité de cette population. Pour tenter de résoudre le problème récurrent de l’autosuffisance alimentaire, une importante frange de la population s’est investi dans la pratique de l’agriculture de contre saison pour combler le déficit annuel de production. C’est dans ce sens que plusieurs organisations et coopératives ont vu le jour. Les produits cultivés dans les jardins sont la patate douce, la tomate, le chou, le piment rouge…
    Malgré la volonté de cette population à apporter des changements dans leurs conditions de vie, on constate au village une absence notoire de moyens matériels et techniques.



    Elevage de chameaux Pratiquée aussi en plus de l’agriculture, l’élevage est devenu aujourd’hui impossible dans une zone à vocation agricole. Les terres pastorales et les aires de pâturages sont inexistantes. Celles qui existent sont dans une inaccessibilité totale avec l’occupation des couloirs de passage par les champs. Avec la coupe abusive des arbres, le ramassage des résidus de cultures et le feu de brousse, les pâturages sont détruits. Cette situation montre toutes les difficultés et les problèmes aux quels sont confrontés les éleveurs dans une zone où l’élevage pourtant a été pendant longtemps la seule activité économique du village.


    L’artisanat est pratiqué sous formes d’objets en cuir et en bois fabriqué par les forgerons et le tressage des nattes en palme qui sont vendus au niveau local.

    Tressage des nattes












    Pour venir en aide à cette population, les services communaux de la mairie cherchent des partenaires  pour mettre en place au niveau du village un système d’activités génératrices de revenus, des projets de récupération des terres dégradés et des aires des pâturages et doter les jardiniers d’outils et matériels nécessaires pour la réalisation de leur travaux. L’association Tedhil souhaite travailler dans ce sens avec les autorités communales pour l’amélioration des conditions de vie de cette population.



    Au niveau du secteur de l’éducation

    le village de Tajaé est doté d’une école primaire qui a été crée en 1956. Au cours de la rentrée 2009 – 2010, l’école a un effectif de 294 élèves dont 158 filles et 136 garçons. 
    Avec l’aide des partenaires au développement, l’école a été dotée de classes en matériaux définitifs. Le comité villageois, avec toujours l’aide des partenaires a procédé à la clôture de l’école. Mais celle-ci reste très faible en hauteur (1 m) et faite avec des briques en argile donc facile à se casser avec les eaux de pluies. Des latrines (toilettes) modernes ont été mises en place par des partenaires au développement au sein de l’école.
    Enfin, l’école faisant partie des écoles nomades du Niger, elle est doté d’un système d’internat (cantine scolaire) qui est aujourd’hui limité au seul goûter offert aux élèves. Dans le temps, l’Etat mettait en place des stocks d’aliments et des produits pour les élèves. Aujourd’hui ce système n’existe plus, seul quelques projets viennent en aide pour la prise en charge de ses élèves.

    Ecole primaire de Tajaé

    L’école primaire de Tajaé Nomade est dotée de toutes les infrastructures scolaires. Le problème actuel au niveau de l’école est le manque de fournitures scolaires. Depuis la diminution du soutien financier de l’Etat au secteur de l’éducation suite aux crises économiques qu’a connu le pays, la charge revient à la population pour subvenir aux besoins scolaires des enfants. Malgré l’importance de l’éducation des enfants, cet aspect passe au second plan. Dans ces pays, l’urgence étant la satisfaction quotidienne du repas du jour.


    En 2006, le village vient d’être doté d’un Collège d’Enseignement Général (CEG).
    Muni seulement de deux classes en matériaux définitifs, le collège reste à l’état précaire. Les autres classes sont fabriquées par les villageois avec des tiges de mil et de la paille durant toute l’année scolaire. Cela entraîne chaque année une anticipation avant les vacances scolaires d’été pour échapper aux eaux de pluies. Le manque d’hygiène et un environnement sain dans les classes en paillote, attaquées parfois par les ânes et autres animaux à la recherche de nourriture par l’absence de clôture, peuvent rendre les enfants malades.

    Classes du collège en paillotesEnfin, le CEG manque de manuels scolaires et de toute la documentation pour les élèves et le corps enseignant. Les efforts pour remédier à tous ses problèmes sont fait par la mairie et le comité villageois de gestion des établissements scolaires (COGES) pour la promotion d’une éducation de qualité et de quantité dans la commune. 



    Sur le plan sanitaire

    la Commune Rurale de Tajaé dispose de deux Centres de Santé Intégré (CSI) dont un qui se trouve au village de Tajaé Nomade. Ce CSI de Tajaé a été doté d’un centre de maternité par l’ONG humanitaire Concern.


    Maternité de Tajaé












    Dans ce Centre de Santé, Le taux de couverture sanitaire opérationnel est de 40,77 % en 2005 et il a un infirmier pour un total de  14168 habitants. En plus de la population du village, le CSI accueille tous les patients des villages environnants.
    Les maladies les plus fréquentes sont : le paludisme, la rougeole, la méningite, les diarrhées, les dermatoses, la cécité, la dysenterie, le rhume et les maux de ventre. Le CSI dispose d’une moto Cross DT 125 pour les interventions et les campagnes de vaccination. En plus du centre de santé, il existe dans le village plusieurs personnes pratiquant la médecine traditionnelle.

    Ces moyens restent très dérisoires pour répondre aux attentes de la population. Le Centre de Santé est confronté à plusieurs contraintes dont : le manque de moyens matériels, de médicaments, de logistique pour l’évacuation des malades.



    En conclusion, nous pouvons dire qu’en dépit des contraintes existantes dans tous les secteurs de développement, le village de Tajaé Nomade dispose d’un certain nombre de potentialités, qui peuvent être mises en place pour répondre au développement socio-économique de la région.




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  • Commentaires

    1
    ATOUNA
    Vendredi 9 Avril 2010 à 15:45
    les vrais problèmes du CSI (Centre de Santé Intégré) de Tajaé sont 1. un problème de personnels qualifié pour le travail, il n'en dispose à présent d'une infirmière certifiée, d'un manoeuvre et d'un gestionnaire 2. manque des médicaments essentiels (en fin décembre j'y étais en visite, la responsable me fait croire pour ravitaillement en médicament anti palustre le CSI a bénéficié seulement de 2boites (c'est à dire 2cures traitement)pour enfant et cela pour les 2 CSI de la commune 3. le centre de maternité créer par ONG Concern manque encore une sage femme, c'est toujours la meme infirmière qui a reussi une formation de quelques jours pour assurer les urgences obstétricales et néonatales dans un pays où le taux de fecondité est d'environ 7,4 enfants/femme.
    On oculte tous ce qui est des épidemies, des vaccinations, des pathologies générales....
    2
    Tedhil Profil de Tedhil
    Vendredi 21 Mai 2010 à 14:57
    On attend un compte rendu détaillé de la situation sanitaire au village,
    Avec tous nos encouragements pour l'écriture de ce rapport

    Tanimert Atouna
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