• Pour en finir avec la faim chronique au Sahel

    La forte poussée du maraîchage au Sahel africain reconnue comme le meilleur moyen d'en finir avec la faim chronique dans la zone

    Face à la pénurie alimentaire chronique qui frappe 2,5 millions de personnes au Niger, les agronomes proposent une solution qui permettra aux petits paysans d'exploiter de petites parcelles de cultures maraîchères. Près de 5 000 jardins maraîchers de nouvelle génération ont ainsi été créé au Niger et dans la bande sahélienne d'autres pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale. Et toutes les conditions sont réunies pour en faire beaucoup plus.

    Les deux organisations internationales qui ont conduit l'effort maraîcher se sont vues décerner aujourd'hui le Prix du meilleur partenariat, l'un des sept prix attribués par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) lors de la Conférence mondiale sur la recherche agronomique pour le développement, qui se déroule cette semaine à Montpellier, en France.

     

    Ces 10 dernières années, le World Vegetable Center et l'Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), une structure qui bénéficie de l'appui du CGIAR, ont travaillé ensemble dans le Sahel pour améliorer les variétés locales de légumes et créer des systèmes viables de production qui reposent sur des modes de gestion rationnelle de l'eau faisant appel à des méthodes peu coûteuses d'irrigation au goutte-à-goutte et des techniques traditionnelles de collecte de la ressource.

    Une variété de tomates améliorée résultant de leurs travaux se répand rapidement au Niger. Pour la toute première fois, les marchés de la capitale du pays, Niamey, ont été régulièrement approvisionnés en tomates pendant la dernière saison des pluies. Une nouvelle variété d'oignons se montre également très prometteuse, produisant 60 tonnes à l'hectare, près du double des autres variétés cultivées. Les jardins maraîchers produisant ces tomates, ces oignons et d'autres légumes se montrent très rentables, une zone de 500 m² seulement pouvant permettre de gagner 1 500 dollars. Les femmes, qui dominent la production et la commercialisation des cultures maraîchères, sont les principales bénéficiaires de ces revenus.

    L'ICRISAT travaille depuis plusieurs dizaines d'années pour améliorer des cultures de base telles que le sorgho, le mil et l'arachide au Sahel, une zone sujette aux sécheresses où les récoltes sont mauvaises deux années sur cinq.   À la fin des années 90, l'Institut a toutefois pris conscience que les petits paysans avaient besoin de solutions à plus haute valeur ajoutée pour accroître leurs revenus et améliorer leur nutrition, parallèlement à des produits de base plus résistants. C'est de ce constat qu'est né le partenariat avec le World Vegetable Center, une nouvelle raison d'espérer pour les 100 millions de Sahéliens, pour la plupart de petits paysans pratiquant une agriculture de subsistance.

    par Florent Breuil
    30 MARS 2010
    http://www.mediaterre.org
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