• Point de presse de Médecins Sans Frontières

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    Prévenir la malnutrition peut réduire de 50% la mortalité des enfants

    Le 23 février dernier, un atelier de restitution des résultats des programmes de prévention de la malnutrition infanto-juvénile au Niger en 2010 a été organisé conjointement par Médecins Sans Frontières (MSF) et ses partenaires au Niger. Au cours d'un point de presse, Mme Susan Shepherd, Coordinatrice du Programme Nutrition de MSF et Dr Souley Harouna, responsable de l'ONG médicale Forum Santé Niger (FORSANI), nous ont expliqué les activités de prise en charge et de prévention de la malnutrition sévère chez les enfants, menées au Niger. Certaines stratégies permettent de réduire la mortalité de 50%, affirment les associations.

    «En prenant en charge des centaines de milliers d'enfants, nous avons réussi à réduire de 50% la mortalité des enfants en bas âge, en utilisant un aliment complet, de qualité, qui leur fournit une certaine quantité de lait, de vitamines et de minéraux spécifiques. La malnutrition chez l'enfant a un lien avec la mortalité infantile très élevée et la prévention de la malnutrition peut contribuer de manière efficace à faire baisser le taux de mortalité des enfants en bas âge. Les mamans et leurs enfants apprécient beaucoup ces aliments. Elles témoignent que leurs enfants sont en meilleure santé et jouent beaucoup», a indiqué Mme Susan Shepherd, coordinatrice du programme Nutrition de Médecins Sans Frontières. 

    L'association humanitaire et ses partenaires se sont retrouvés le 23 février dernier pour un atelier de restitution qui a permis de faire le point sur les stratégies de lutte contre la malnutrition mises en place en 2010. «Chaque année, le Niger fait face à des épisodes de crises récurrents, c'est pourquoi nous réfléchissons sur comment prévenir la malnutrition sévère et comment prendre en charge les enfants», explique Susan Shepherd. C'est dans ce cadre que des distributions d'aliments complets et fortifiés ont été organisées pour les jeunes enfants au cours de l'année 2010 dans les régions de Bouza, Mallawa et Mirriah. « Dans l'ensemble, des aliments de qualité ont été distribués en faveur de 150 000 enfants sur une période de trois à six mois», a indiqué Mme Shepherd.

    Ces premiers résultats sont encourageants, et MSF et ses partenaires espèrent développer différentes méthodes de distribution afin de mettre ces aliments à la disposition des mamans, en y associant d'autres formes d'assistance importantes pour la santé de l'enfant : la prise en charge des maladies courantes ; la stratégie vaccinale ; la prévention du paludisme, etc. Des actions que MSF souhaite mettre en œuvre en collaboration avec ses ONG partenaires et le Ministère de la Santé Publique.  Dans les 57 centres de récupération nutritionnelle ambulatoire pour malnutrition sévère (CRENAS) soutenus par MSF, les enfants malnutris aigus sévères reçoivent de la nourriture thérapeutique prête à l'emploi. Cette stratégie a également permis de désengorger les structures médicales et de traiter un nombre beaucoup plus important d'enfants, tout en réduisant les ressources déployées.

    Oeuvrant depuis une dizaine d'années au Niger, les interventions de MSF ne se limitent pas à la prise en charge de la malnutrition, mais concernent aussi les pathologies courantes des jeunes enfants, leur hospitalisation, et la prise en charge des femmes enceintes et allaitantes.

    Quant au Dr Souley Harouna, responsable de l'ONG médicale Forum Santé Niger (FORSANI), il a rappelé que son organisation est une ONG médicale nigérienne créée en 2004. « Nous travaillons principalement sur la santé des enfants de moins de 5 ans. Avec la crise alimentaire de 2010, et en tenant compte de l'expérience acquise les années passées, nous avons développé plusieurs activités qui consistent à alléger les souffrances des populations nigériennes et particulièrement des enfants malnutris. Les solutions que nous avons proposées se concentrent sur la prise en charge immédiate des cas. Par ailleurs, nous avons développé avec MSF une stratégie de prévention de la malnutrition avec des aliments supplémentaires prêts à l'emploi, que l'on donne aux enfants âgés de 6 mois à 23 mois.

    Rappelons que Médecins Sans Frontières et ses partenaires locaux travaillent en collaboration étroite avec le Ministère de la Santé Publique et les services de santé régionaux et locaux sur des activités nutritionnelles dans les régions de Maradi, Tahoua et Zinder. De plus, MSF soutient les soins pédiatriques et de santé maternelle dans plusieurs centres de santé et hôpitaux publics des régions de Maradi, Zinder, Tahoua, et d'Agadez. MSF fournit également des soins médicaux aux populations de migrants ou de déplacés. MSF a comme objectif principal de réduire la mortalité et la morbidité des enfants de moins de 5 ans et développe des stratégies préventives et curatives pour les maladies responsables de la plupart des décès infantiles (malnutrition, paludisme, infections respiratoires, etc.) à travers l'intégration dans les structures sanitaires de l'Etat, l'appui à la gratuité des soins et la décentralisation de la prise en charge au niveau communautaire, entre autres.  MSF répond aux urgences, telles les épidémies ou les inondations.

    Dans un effort visant à contrôler les épidémies, comme celles de méningite survenues en 2008, 2009 et 2010, MSF a apporté un soutien au Ministère de la Santé pour mener des campagnes de vaccination de masse. Dans la région de Maradi, MSF appuie les hôpitaux de district de Dakoro et de Guidan Roumji, ainsi que 13 Centres de santé intégrés (CSI), en renforçant les activités pédiatriques, nutritionnelles et de santé reproductive. Par ailleurs, MSF intervient avec des activités de chirurgie obstétricale, la gestion de deux CRENI et le transfert des cas pédiatriques compliqués vers les structures d'hospitalisation. Dans le district de Madarounfa, l'organisation  médicale nigérienne FORSANI, comme l'a rappelé Dr Souley Harouna, conduit depuis 2008 un projet d'assistance médicale et nutritionnelle mené en partenariat avec MSF. Le programme consiste en un appui à la prise en charge pédiatrique au niveau de l'hôpital de district et de 3 CSI pour les enfants atteints de malnutrition aiguë sévère et de paludisme. Les chiffres clés  sont de 22 000 consultations prénatales et 700 accouchements. En outre, plus de 12 600 cas de malnutrition aiguë sévère ont été traités dans le district de Madarounfa. Depuis 2005, MSF assiste les districts sanitaires de Zinder, Magaria et Mirriah pour réduire la mortalité des enfants, en particulier ceux affectés par la malnutrition aiguë. En 2010, l'organisation  a apporté un soutien à 1 hôpital de district, 2 CRENI, 20 CSI et 19 Cases de Santé (CS). 

    A Mirriah, MSF soutient l'organisation médicale nigérienne BEFEN - ALIMA (Bien-Etre de la Femme et de l'Enfant), qui offre des soins de nutrition dans 15 CSI et au CRENI de la pédiatrie de l'hôpital de district. Dans la région de Tahoua, depuis 2006, MSF offre des soins pédiatriques dans les hôpitaux des districts de Madaoua et Bouza et soutient leurs programmes de nutrition à travers 2 CRENI et 12 CRENAS. Les autres ressources, largement minoritaires, proviennent d'organismes de financement de l'aide, de bailleurs de fonds internationaux et plus rarement gouvernementaux. Plus de 80% des dépenses de l'association sont affectés à sa mission sociale; environ 6% sont consacrés aux frais de fonctionnement et 12% à la recherche de fonds.

    SOURCE : http://www.lesahel.org

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