A l'instar de la communauté internationale, le Niger commémore aujourd'hui la journée mondiale de la femme. A cette occasion, la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant, Mme Sanady Tchimaden Hadattan, a livré, hier, un message dans lequel, elle lance un appel à tous les acteurs œuvrant dans les domaines de l'éducation et la formation pour qu'ils s'engagent davantage à promouvoir l'éducation en général, celle des filles et des femmes en particulier.

Dans ce message, la ministre a d'abord précisé que le thème national retenu pour la commémoration de l'édition 2011 de la Journée internationale de la femme est: « Accès et participation équitable des femmes et filles à l'éducation et à la formation : gage d'un développement durable».

Aussi, a rappelé Mme Sanady Tchimaden Hadattan, cette Journée a été proclamée par l'Assemblée Générale des Nations unies, à l'occasion de la Décennie de la Femme en 1975, pour marquer les marches historiques des femmes, organisées en Europe et en Amérique, en mars 1907 et 1908, pour revendiquer leurs droits au suffrage. Elle offre l'opportunité de réfléchir et d'engager des actions, sur le thème retenu par les Nations Unies : «Accès et participation des femmes et des filles à l'éducation, à la science et à la technologie, y compris pour la promotion de l'égalité d'accès au plein emploi et à un travail décent».

Pour Mme Sanady Tchimaden Hadattan, le choix de ce thème se justifie par le fait que le Ministère de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant, en collaboration avec ses partenaires de la société civile s'est inspiré du thème de la 55ème session de la commission de la condition féminine, il a également tenu compte de la période électorale au cours de laquelle un large plaidoyer est engagé pour un meilleur accès des femmes aux instances de prise de décision, car leur participation politique ne peut se faire qu'avec un minimum d'instruction, d'éducation et de formation.

Mme Sanady Tchimaden Hadattan devait expliquer aussi que, le rapport mondial de suivi sur l'Education Pour Tous en 2004 a fait ressortir que 57% des 104 millions d'enfants non scolarisés sont des filles et que les 2/3 des adultes analphabètes sont des femmes.  Elle a en outre précisé que, «le Niger compte parmi les pays les moins scolarisés de la sous région avec un Taux Brut de Scolarisation de 72,9 % en 2009-2010, dont 63,9% pour les filles contre 81,9% pour les garçons. Quant au Taux Brut de Scolarisation urbain, il est de 80,8% en 2009 - 2010 contre 70,3% pour le milieu rural à la même période», -a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, selon la 3ème  enquête nationale budget consommation des ménages (ENBC), le taux d'alphabétisation est de 29 % au niveau national dont seulement 17,1 % pour les femmes, «cela signifie qu'à la date de cette enquête, nous avons toujours 82,9% des femmes qui sont analphabètes», a-t-elle indiqué.  L'éducation et la formation des femmes et des filles participent à leur épanouissement et constituent des droits fondamentaux qu'il faille promouvoir.

C'est pourquoi, la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant a indiqué que, plusieurs actions ont été engagées dans ce sens, dont entre autres, l'adoption et la mise en œuvre de la loi d'Orientation du Système Educatif Nigérien et du Programme  décennal de  développement de l'éducation ; la Stratégie  de  Développement  Accéléré  et de Réduction de la Pauvreté ; la Politique Nationale Genre et de son plan d'action, qui vise la réduction des inégalités et inéquités entre les hommes et les femmes en vue d'un développement durable et équitable ; le décret N°109 du 26 mars 2009 déterminant les modalités de création, les missions et le fonctionnement des Centres de Formation et de Promotion Féminine.

Elle a outre ajouté que les politiques nationales d'alphabétisation, de formation professionnelle et pour la scolarisation des filles sont en élaboration. Selon toujours Mme Sanady Tchimaden Hadattan, des efforts ont été déployés par l'Etat et ses partenaires, mais beaucoup reste encore à faire dans les domaines de l'accès et la participation équitable des femmes et des filles à l'éducation et à la formation, en mettant l'accent sur la sous représentation des filles dans le système éducatif nigérien.

C'est pourquoi, «le Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie et le gouvernement de transition, sous la conduite de son Excellence le Général de Corps d'Armée, Djibo Salou, Chef de l'Etat, ne ménagent aucun effort pour soutenir la promotion de l'éducation pour tous», a-t-elle indiqué. Elle a enfin remercié les partenaires techniques et financiers qui soutiennent les efforts du gouvernement et des acteurs de l'éducation pour relever les défis en la matière et ceci, en vue de créer les conditions d'un développement durable et équitable pour tous.

Source : le Sahel