• Médecins sans Frontières revient au Niger

    Le décret vient de paraître au journal officiel à Niamey. Les French doctors sont à nouveau les bienvenus au Niger, en proie à une nouvelle crise alimentaire. L'ONG Médecins sans frontières (MSF) va se rendre sur place, très prochainement, pour réactiver ses programmes au Sahel. Son retour annoncé marque un nouveau signe de rupture avec l'ère Mamadou Tandja, l'ancien président du Niger déposé en février dernier, à la surprise générale, par les militaires.

    Il y a urgence: en visite sur place, en fin de semaine dernière, la commissaire européenne à l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, a affirmé que la crise alimentaire "empire" au Niger, avec une hausse du nombre d'enfants souffrant de malnutrition. «A Maradi, 3 millions de personnes éprouvent de sérieux besoins alimentaires. (...) La faim se lit sur les visages de populations», a-t-elle souligné. Selon l'ONU, plus de 7 millions de Nigériens —plus de la moitié de la population— sont en état d'insécurité alimentaire, sur quelque 10 millions de personnes touchées au Sahel.

    Rompant avec l'attitude du régime précédent, qui niait jusqu'à l'existence même de problèmes nutritionnels au Niger, le nouveau pouvoir a ouvert grand les portes du pays aux humanitaires. Il a également bloqué les prix de certaine céréales, afin d'enrayer l'étendue de la crise. Mais, si l'on en croit les déclarations de la commissaire européenne, ces efforts sont —hélas—  insuffisants pour faire face à la pire crise alimentaire que connaît le pays depuis cinq ans.

    MSF avait été expulsé du pays, il y a deux ans, par un pouvoir aux abois à Niamey, qui lui reprochait son interventionnisme grandissant au Niger. En 2005, l'ONG —connue pour son franc-parler— avait critiqué sévèrement la gestion de la crise alimentaire par les autorités locales.

    Par Thomas Hofnung
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