• Lutte contre l'insalubrité à Niamey : des actions salutaires à accompagner

    D'ores et déjà, avouons-le : de mémoire des habitants de Niamey, jamais artères, rues et autres ruelles n'auront connu un tel aspect qui confère à la vitrine de notre pays un visage aussi resplendissant.

    En effet, les Niaméens sont médusés de constater depuis quelque temps que les voies de circulation urbaine sont rendues salubres, débarrassées des ordures solides et liquides à telle enseigne que, par endroits, l'on peut ramasser et manger un beignet ou une galette sans aucun risque.

    Devant cette situation agréable au regard, l'administration est comblée ; comment ne pas éprouver un sentiment de satisfaction à la mesure de l'énorme travail entrepris par les bénéficiaires de Mercy Corps qui n'est autre qu'une organisation non gouvernementale internationale de droit américain consacré au secours, à l'aide des personnes démunies dans les régions les moins développées du monde ? Cette ONG, présente au Niger depuis 2005, a démarré ses activités avec un programme de récupération nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans et des femmes enceintes et allaitantes.

    Mieux, l'ONG américaine accompagne aussi des femmes dans leur mission de rendre coquette la vitrine du Niger. Ainsi, tôt le matin, c'est une profusion d'hommes et de femmes - dotés de matériels de travail et de sécurité- qui s'échinent à nettoyer impeccablement nos principales voies de déambulation quotidienne ; l'ambiance est partout présente, à telle enseigne que certaines bonnes volontés n'hésitent pas à manifester leur générosité en mettant la main dans le porte-monnaie pour les encourager, qui par un billet de banque, qui par quelques espèces sonnantes et trébuchantes.

    Du coup, des rires fusent de toutes parts à travers lesquels on peut entendre ‘‘Irkoye min bana'' en langue nationale Zarma, autrement dit, ‘' Dieu te le revaudra !''.  Ces infatigables balayeuses et balayeurs replongent aussitôt dans leur travail qui consiste à dégager le sable, balayer les ordures, les ramasser, et gratter pour extirper, dans un ultime effort, de larges pans d'immondices séchées collées au bitume. C'est toute une opération mécanique qu'ils accomplissent avec de légers matériels de balayage.

    Ce travail est si pénible et harassant que de grosses perles de sueur inondent les visages malgré quelques rafales d'un vent froid qui souffle par intermittence. Malgré le cache-nez, les femmes, elles sont apparemment plus nombreuses que les hommes, toussent abondamment. D'autres, exténuées, se réfugient à l'ombre avare de quelques édifices publics pour reprendre le souffle. De leurs yeux, s'échappent des regards pleins de sens comme si elles veulent dire ‘'Ah ! Que c'est pénible d'être indigent''.

    Dans tous les cas, rien, plus rien ne vient freiner l'ardeur combien appréciable et appréciée de cette frange des Nigériens. L'ambiance est parfois alourdie par les comportements indécents et mêmes impolis de certains inconscients qui leur jettent des déchets de toutes sortes, au fur et à mesure qu'elles balaient, ou qui les traitent de tous les qualificatifs ... Certaines balayeuses ont failli rendre le tablier pour protester contre ces mauvais comportements ; n'eussent été la promptitude des techniciens et autres agents des communes pour les sensibiliser et les former, beaucoup seraient déjà parties, quitte à ce qu'elles meurent de faim, selon un des responsables des équipes.

    Aujourd'hui, dira-t-il, elles sont vaccinées contre toutes les invectives et, voyant qu'elles persévèrent dans cette noble tâche, beaucoup de riverains leur apportent de petits présents comme des sachets d'eau glacées ou des biscuits et bonbons pour celles qui portent des bébés à califourchon.

    Source : Sahel Dimanche

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