• Le Sahel dans la…flotte !

    Société
    Dimanche 19 Septembre 2010 06:11
    Les spécialistes en climatologie l’avait déjà prédit : la mousson africaine sera bonne pour la campagne d’hivernage 2010. Elle a été très bonne ! Depuis la mi-juin, les pluies sont tombées pratiquement en abondance un peu partout dans les pays du Sahel. Il ressort en effet que ces dernières années la bande sahélienne présente un cumul pluviométrique excédentaire. Il est encore réconfortant de réaliser, sur la foi du dernier bulletin décadaire élaboré par l’ACMAD, qu’avec cette bonne performance des précipitations au Sahel, les cultures vont continuer de profiter de la disponibilité de l’humidité du sol pendant que le pâturage est facilement disponible. Ça, c’est pour la bonne nouvelle. Mais, il y a le revers de la médaille. Il s’agit de ces vagues d’inondations qui assaillent les villes et les champs dans plusieurs régions du Sahel. Comme ce fut le cas l’année dernière, pour la campagne en cours, les dégâts sont énormes : des quartiers entiers inondés à Niamey et dans plusieurs autres localités riveraines du fleuve Niger, faisant des milliers de sans-abris, des périmètres et des rizières entièrement engloutis par les eaux, des cultures de mil, sorgho et de haricot baignant dans la ‘’flotte’’ dans le Boboye et un peu partout dans le pays. Les dégâts sont certes considérables, mais il faut, comme on dit, faire contre mauvaise fortune bon coeur. Aussi, que de nous morfondre dans des lamentations sans fin, nous devons songer à voir comment faire pour tirer les meilleurs bénéfices de cette abondance des pluies. Car, selon le bulletin de l’Agrhymet, le cumul pluviométrique attendu au Sahel pour la saison 2010 sera supérieur ou égal à la normale 1971–2000. De même, pensent les techniciens de l’Agrhymet, des écoulements d’eau de ruissellement supérieurs ou égaux à la normale sont prévus pour les bassins du Sénégal, de la Gambie, du Niger moyen et du lac Tchad. La question, c’est que faut-il faire pour transformer cette cause de calamités en source d’avantages ? Sans être un spécialiste du domaine, nous estimons que les techniciens pourront (devront !...) trouver les moyens d’ériger des ouvrages appropriés pour ‘’dompter’’ ces eaux en accumulant les centaines de millions de m3 d’eau que charrient les koris et autres vallées, au lieu qu’elles se perdent dans la nature. Cela pourrait permettre d’accroître les ressources favorables à la pratique des cultures irriguées en vue d’en finir avec le cycle des déficits alimentaires chroniques. Voilà, entre autres, une idée sur laquelle nous fondons beaucoup l’espoir de voir les décideurs et les techniciens s’investir avec détermination. Toujours est-il que, se basant sur l'hypothèse d'un Sahel plus humide et en prévision de modèles de variations interannuelles plus fortes, les spécialistes conseillent d’envisager l’introduction de systèmes de cultures et une politique agricole capables de résister aux mutations en cours.

    Assane Soumana

    19 septembre 2010

    Publié le 17 septembre 2010
    Source : Sahel Dimanche

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