• La Commune urbaine d'Illéla dans la région de Tahoua

    Une solide organisation sociale traditionnelle

     

    Jeudi, 07 Juillet 2011 07:43 
    Écrit par Dubois Touraoua, ONEP Tahoua-Agadez
    Source : Le Sahel
     

    La Commune urbaine d'Illéla est située dans la partie Sud de la Région de Tahoua à environ 63 km du chef lieu de la capitale de l'Ader. Elle  est limitée à l'Est par Nadara, à l'Ouest par Baouchi, au Sud par Dafawa et au Nord par Gatchikaye. Illéla est à 675 Km de Niamey la capitale lorsqu'on passe par le tronçon de Bagaroua. Elle a une superficie estimée à 2311 km2 et recense en son sein, 74 villages administratifs ainsi que des hameaux et tribus dont 6 tribus Peulhs. 

    La population de la Commune est évaluée à 92 801 habitants composés des Haoussas (Adérawa 90 %), les Touaregs (8 %) et les Peulhs (2 %). En effet l'organisation sociale traditionnelle repose principalement sur la chefferie traditionnelle composée d'un chef de canton, Sarki Ader, des chefs secteurs, des chefs de villages et quartiers. En fait la chefferie traditionnelle est le dépositaire des coutumes et traditions des populations.

    Culture

    Mosquée d'Illéla, photo Saddi S.

     

    Elle est l'autorité coutumière qui garantit à ses administrés leurs droits tout en les incitants à s'acquitter de leurs devoirs vis-à-vis de la collectivité. Elle assiste également l'administration publique à travers les conflits fonciers, familiaux (mariages, divorces, questions d'héritage), la perception des taxes et impôts, la mobilisation des populations pour qu'elles participent aux activités des Projets, des ONG et à la gestion des biens communautaires.

    La commune dispose également d'une organisation coopérative avec plusieurs types de coopératives et groupements notamment féminins qui s'appuient sur l'épargne/crédit pour réaliser des activités génératrices des revenus. La création de ces groupements, comme tant d'autres sur l'ensemble du pays, a été surtout motivée par les crédits octroyés dans le cadre du programme spécial. En fait, l'agriculture reste et demeure la principale activité économique des populations de la Commune urbaine d'Illéla. En effet plus de 90 % de ses habitants sédentaires tirent leurs subsistances de l'agriculture.

    Pendant la saison hivernale, plusieurs familles s'installent dans les hameaux de cultures durant 4 à 5 mois pour s'adonner uniquement aux travaux champêtres. C'est tout de même une des remarquables caractéristiques de la région. Pendant la saison sèche, les populations pratiquent les cultures irriguées et fruitières. Elles sont plus développées dans les vallées. Les productions maraîchères portent généralement sur les laitues, le chou, l'oignon, la tomate, le poivron etc. en culture des arbres fruitiers, on retrouve les manguiers citronniers, mandariniers.

    Il faut dire qu'à Illéla, les exploitations sont de plusieurs tailles : En effet, les grandes exploitations agricoles appartiennent aux Chefs traditionnels, aux personnes influentes et aux grands commerçants ; les exploitations moyennes aux notables et certains leaders religieux ; et les petites surfaces pour la majorité d'agriculteurs, de petits artisans etc.  Cette répartition est tout simplement la résultante de la faculté contributive de chaque strate sociale c'est-à-dire de ses moyens financiers, de ses propres moyens financiers. 

    Dans le secteur commercial, les échanges concernant essentiellement le bétail et les produits de première nécessité (produits alimentaires, quincailleries, objets plastiques, condiments...) surtout avec la proximité du Nigeria voisin. Ces échanges se déroulent à travers huit marchés hebdomadaires dont les plus importants se trouvent être : Illéla, Toullou, Dangona, magio-samo. Ce commerce est facilité par une seule route latéritique et des pistes rurales dans un état complètement défectueux.

    Ce qui, incontestablement, diminue le flux commercial. Par ailleurs, Illéla dispose d'importants sites touristiques et on citera celui même de la ville d'Illéla dénommé Komado-biga et ses collines, ensuite viennent Rabdak (colline de Dangona) ; Dafawa où se trouvent les tombeaux Wachar et Boubé ; les grottes de Koma et son bassin de calcaire, les collines de Warao, le Palais du Chef de canton d'Illéla, la pierre goumba (Illéla), Guidan soli (libatan) et le tombeau de Mallam à Azao. Autant de sites à visiter qui ne laisseront pas indifférent le ministère du tourisme.

    Illéla veut dire «Venir pour s'épanouir»

    Dans un document élaboré par la Commune Urbaine d'Illéla, il ressort que les premiers habitants à s'installer dans cette localité étaient des chasseurs en provenance de la région de Daoura au Nigeria. Après plusieurs escales, ils s'installèrent dans un village dénommé Waraou au Sud d'Illéla.

    Ces chasseurs étaient en quête de gibier bien entendu. Ils avaient comme chef Nafaké qui tenta de sauver ses compagnons assoiffés. C'est ainsi qu'à l'aide de son chapeau comme éventail, il implora les cieux et la pluie tomba pour mettre fin aux souffrances des populations et à ses compagnons. Ils continuèrent leur chemin jusqu'à pouvoir s'installer dans cette localité dénommée Tsakar-Guida où ils trouvèrent un autre groupe de chasseurs.

    Au fil du temps, d'autres groupes firent leur arrivée dans la zone. Elles étaient conduites par Mallam et Yacouba, deux frères venus de Birni Ader (actuel département de Keita et qui s'étaient d'abord installés à Azao, village situé à 15 km à l'ouest d'Illéla.

    Le grand frère Mallam devint chef de Azao, Yacouba dans ses aventures de chasse découvrit un jour les deux hameaux Tsakar-Guida et Doumessaoua et s'était présenté au groupe de chasseurs du deuxième village qui le refoula pendant qu'il fut accueilli à bras ouverts par celui de Tsakar-Guida où il avait séjourné 3 jours durant, pendant lesquels il apprécia l'endroit et promit à ses hôtes qu'il reviendrait un jour pour s'installer définitivement avec toute sa famille.

    Avant de prendre congé de ses hôtes, il les informa qu'il avait vu un site plus favorable pour vivre. C'est ainsi dès son retour d'Azao, ce site fut complètement défriché et les gens de Tsakar-Guida furent invités à s'y installer pour s'épanouir ; d'où le nom de Illéla qui signifie «venir pour s'épanouir». Avec son grand frère nommé chef de Azao, ils menèrent une vie paisible qui leur  permis du reste de repousser certains envahisseurs.

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  • Commentaires

    1
    alas70
    Mercredi 8 Mai 2013 à 18:44

    oui c est bien l historique d illela.Merci pour les efforts

     

    2
    gadochaibou
    Dimanche 2 Février 2014 à 21:21
    notre village est un très beaux village entouré des choses plusieurs village voisin
    3
    alas70
    Dimanche 2 Février 2014 à 23:51
    Illela reprend toutes ses lettres de noblesses .c'est une ville ouverte, charmante,elle merite vraiment tous les investissements de la part de ses ressortissants.Allez y voir vous ne serz pas surpris
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