• Foire agricole : quand la pomme de terre sort du lot

    La pomme de terre est devenue ces derniers temps un aliment de luxe. En effet, le prix du kilo ne cesse de grimper et a presque même doublé sur les différents marchés de la capitale. Cette cherté résulte du fait que la pomme de terre est un produit saisonnier et que la grande partie est importée. Heureusement, une foire agricole vient soulager un moment les consommateurs de la capitale.

    La pomme de terre est produite à Agadez plus précisément à Iferouāne et à Timia et dans les régions de Tillabéri, notamment à Bonkoukou. Celle qu'on trouve actuellement sur le marché provient de la région d'Agadez. Or la production d'Agadez est très insuffisante pour la consommation nationale. C'est cette insuffisance qui rend le prix de la pomme de terre très élevé comme le confirme Adamou un revendeur au petit marché de Niamey.  « La pomme de terre que vous voyez est celle d'Agadez, celle du Nigeria n'est pas encore disponible. Le kilogramme se vend à 550 F ici au petit marché » dit-il.

    Cette cherté se répercute chez les tabliers et autres détaillants du quartier.  « Je paye la tasse à 500F et la revend à 700F. Mes clients sont dans la majorité des hommes qui ne discutent presque jamais les prix. La plupart des femmes exigent une réduction mais achètent qu'à même du fait de l'éloignement du marché» dit Issoufou, un tablier à Karadjé. Certains détaillants ont carrément renoncé à la vente de ce produit puisqu'ils ne s'en sortent pas du tout. ‘'Si tu prends beaucoup, tu ne vendras pas si vite et il arrive même que ça pourrit'' confie Issoufou, un détaillant du quartier Karadjé qui confirme prendre ce risque et s'en sort quelquefois. Les ménagères sont évidement dépassées par ces prix. ‘'J'ai l'habitude de payer le kilo à 300 F, je ne comprends pas cette flambée'' dit une cliente.

    Une situation que vient soulager un moment la foire des légumes qui se tient depuis trois (3) jours au rond point Gadafawa. Ici le kilo se vend à 450 FCFA. «On vend le kg à 450F et même à Agadez là où elle est produite le kg se vend à 400F. On est là pour vendre uniquement à la population et non pour vendre aux commerçants » confirme  Aboubacar Salissou, un représentant des producteurs. ‘'C'est un test pour voir comment la population va apprécier. Cette initiative sera renouvelée de temps à autres ; c'est aussi dans le cadre de la politique de 3N les Nigériens nourrissent les nigériens » ajoute-t-il.

    En effet, les populations de la capitale apprécient cette foire. Pour M. Dan Bouzoua les prix sont abordables. ‘'Je trouve que c'est une bonne affaire puisque sur les marchés, le kilo se vend à 550 F'' dit-il. Néanmoins certaines femmes pensent que le prix doit être revu et que cette foire profite uniquement aux habitants du quartier « Si on doit payer le prix du transport, le prix du kilo revient cher, je préfère la payer au petit marché » déclare Mme Sani Fanta.

    Cette foire permet par ailleurs aux agricultures de réaliser plus de bénéfices puisqu'ils vendent directement leurs produits. ‘'Ici, il n'y a pas d'intermédiaires. C'est souvent eux qui gagnent plus que nous'', précise Alassane, agriculteur et vendeur qui participe à la foire. En plus de la pomme de terre, on trouve d'autres fruits comme le pamplemousse, l'orange et le tanjelo. Le prix du kilo varie de 1000F à 1. 250F. ‘'A travers cette foire nous mettons nos produits à la disposition de tous les nigériens et nous pensons apporter désormais des variétés de fruits comme des raisins, des grenades », déclare M. Souley Garba, jardinier venu de Timia. Et les clients sont dans la majorité satisfaits. « Les prix des fruits sont abordables et je souhaite que cette foire soit prolongée voire même renouvelée », confie Issa Seyni, un client. Cependant, les producteurs déplorent la situation dans laquelle ils travaillent. En effet, leurs moyens de production restent rudimentaires. Ces producteurs n'ont ni de motopompe et encore moins de retenues d'eau. ‘'Le véritable problème est celui de l'eau. Nous souhaitons la construction d'un barrage puisque la plupart de nos cultures sont arrosées grâce aux eaux de puits », a dit  Souley Garba, un jardinier.

    L'Etat et les organisations intervenant dans ce secteur doivent appuyer les producteurs en vu d'améliorer la production. Dans le même ordre d'idée, des conditions doivent être créées pour faciliter le transport et l'écoulement des produits à travers notamment la construction des routes.

    Source : http://www.lesahel.org

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