• Fin, hier à Tillabéry, de la 32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle

    Oumarou Ali Bindigao remporte le sabre et dix (10) millions de FCFA

     

     

     

     

     

     

    Les rideaux sont tombés, hier après-midi sur la 32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle, qui s’est tenue du 17 au 26 décembre 2010 à Tillabéry. Le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie, Chef de l’Etat, le Général de Corps d’Armée Djibo Salou, a rehaussé de sa présence les festivités clôturant ce qu’on peut appeler la plus grande rencontre des filles et des fils du Niger. Cela fait très longtemps, ont relevé les observateurs, qu’un Chef d’Etat n’a pas assisté à une édition du championnat national de lutte traditionnelle. Or justement, le Général de Corps d’Armée Djibo Salou a voulu que cette édition du championnat soit le point de départ d’un  vaste chantier pour la revalorisation et le rayonnement de ce que d’aucuns appellent le sport roi de notre pays.

    C’est le lutteur Oumarou Ali Bindigao de  Maradi qui a  remporté le sabre de cette 32ème édition à l’issue d’une finale âprement disputée entre lui et Boubé Boureima de Dosso, qui se contente de la place  de vice-président. La 3ème et la 4ème place reviennent respectivement à Alio Salao de Zinder et Idé Chiragui de Dosso. Dans la matinée d’hier, la  demi-finale  s’est faite en deux combats : Alio Salao de Zinder contre Boubé Boureima de Dosso. Ce dernier a eu le dessus sur Alio Salao. Le deuxième combat a mis au prise Bindigao de Maradi et Idé Baragui qu’il terrassa. Samedi, c’étaient les 8èmes de finale dans la

    matinée quand le lutteur de Maradi Oumarou Bindigao a terrassé le tenant en titre sortant, Laminou Mai Dabba, et, dans l’après-midi, les ¼ de finale qui donnèrent les résultats suivants : Chirgania Idi Chaibou de Tahoua s’incline devant Boubé Soumaila de Dosso ; Alio Salao de Zinder bat Halilou Soumaila de Dosso ; Oumarou Bindigao de Maradi terrasse Yacouba Adamou de Niamey, et Mahamadou Abdoul Karim de Tahoua est mis hors course par Idé Baragui de Dosso. La lutte traditionnelle, facteur de cohésion sociale et      d’unité nationale mérite une autre attention que celle qui lui est consacrée jusqu’alors. C’est pourquoi sur instruction du Président du CSRD, un nouveau départ vient d’être donné à cette discipline que beaucoup, de jeunes, d’adultes, hommes et femmes aiment au Niger.  L’arrivée du Chef de l’Etat hier dans la capitale de la région du fleuve, Tillabéry, fut un immense moment de joie pour  toutes les huit régions du Niger rassemblées pour des retrouvailles fraternelles. Le Président du CSRD a salué cet  enthousiasme très marqué de bon cœur. Et à tous les acteurs de la lutte traditionnelle, quelque soit leur degré de participation, le Président du CSRD a fait des gestes et ce, même aux familles des anciennes gloires qui nous ont précédé dans l’autre monde.  La cérémonie officielle de clôture de cette 32ème édition, s’est déroulée en présence de membres du CSRD, de présidents  des institutions de la Transition, du ministre de la Jeunesse et des Sports, de membres du gouvernement, de représentants du corps diplomatique et organisations internationales accrédités au Niger, de Gouverneurs des Régions, du Gouverneur de la région de Tillabéry, des autorités municipales, de représentants de la chefferie traditionnelle, ainsi que de nombreux invités venus notamment du Nigeria et du Burkina. On notera particulièrement, la présence du Gouverneur de Sokoto et des représentants de celui de Kastina, tous à la tête d’une forte délégation. A ce sujet du reste, et sur instruction du Chef de l’Etat, le Gouverneur de Sokoto, qui a assisté durant trois jours aux compétitions dans la capitale du fleuve auprès de son frère et ami le Gouverneur de Tillabéry,  a été fait Commandeur de l’Ordre des Palmes académiques du Niger.

    Dans le discours  qu’il a prononcé à l’occasion de la clôture de cette 32ème édition, le ministre de la Jeunesse et des Sports,  le Général de Brigade Mai Manga Oumara devait d’abord rappelé que l’organisation du championnat national de lutte  traditionnelle, est une occasion pour l’Etat de créer un cadre d’échange, de fraternité, de concorde et de paix entre les filles et les fils du pays. Creuset de l’unité nationale, a-t-il indiqué, « la lutte traditionnelle est à inscrire au nombre des vecteurs de renforcement de notre solidarité nationale et de l’enracinement de nos valeurs culturelles les plus sures.» Parlant de la présente édition, le Général Mai Manga Oumara a souligné qu’elle a marqué «une rupture d’avec les précédentes en apportant des innovations majeures. Ce sont notamment a-t-il précisé la mise en place d’une organisation unique qui a suscité un engagement individuel et collectif ; le parrainage officiel du championnat par un représentant de la chefferie traditionnelle ; l’octroi de primes de sélection aux 136 lutteurs engagés ; les diverses primes de participation aux délégations, aux griots, aux tchali-tchali et autres ; la confection et la remise de kits aux participants ; le rehaussement substantiel des prix et récompenses ; l’appui aux anciennes gloires et aux familles des disparus. Certes a relevé le ministre de la Jeunesse et des Sports, certainement beaucoup reste à faire, mais a-t-il indiqué «nous nous engageons à poursuivre la réflexion pour parfaire davantage les futures éditions, à la mesure de l’adoration qu’exprime notre peuple pour sa lutte traditionnelle». Au nom de tous les acteurs de la lutte traditionnelle, le Général Mai Manga Oumara a transmis ses plus vifs remerciements à SE le Général de Corps d’Armée Djibo Salou, Président du CSRD, Chef de l’Etat, au Premier ministre et à l’ensemble des membres du gouvernement de Transition pour avoir su créer les conditions de la tenue effective de la 32ème édition du championnat national à Tillabéry. Il n’a pas aussi manqué de remercier toutes et tous ceux qui ont amené leur précieuse contribution à l’organisation de ce championnat. Du point de vue innovations et réorganisation des actions concourant à la revalorisation de ce sport roi au Niger,  la 32ème édition du championnat national de lutte traditionnelle, Tillabéry édition 2010, a vraiment donné le signal d’un nouveau départ. En effet, outre une révision assez importante des prix et récompenses données aux lutteurs, quasiment tous les autres acteurs de l’arène de lutte, n’ont pas été oubliés en termes de reconnaissance pour services rendus à ce sport roi au Niger, de prix, récompenses et autres gratifications. En tous cas, lutteurs, ligues, griots, tchali-tchali, et même les anciennes  gloires etc Chacun a trouvé son compte. Ce sont là des actions qui visent non seulement à encourager les pratiquants et défenseurs de cette discipline mais aussi à bannir certaines pratiques malsaines qui dégradent la noblesse et la pureté de la lutte traditionnelle et qui ont pour nom corruption sous forme notamment de combats arrangés truqués. Ainsi le vainqueur du sabre a reçu 10.000.000 de FCFA de récompense, le vice-champion 5.000.000, le troisième et la quatrième place respectivement 1.000.000 et 500.000FCFA. Les dix (10) lutteurs titulaires de chacune des huit régions du pays, soit 80 au total,  ont  reçu chacun la somme de 100.000 FCFA. Les suppléants, au nombre de 56 au total, ont reçu chacun 50.000 F ainsi que les lutteurs de la CEDEAO, ces jeunes gens âgés de 17 à 19 ans qu’on est entrain de préparer pour être les acteurs des arènes de demain. Tous les tchali-tchali, à raison de 1 par région, ont reçu chacun 40.000F. Une trentaine d’anciens lutteurs sélectionnés, ont reçu, chacun, 50.000F. Le prix du fair-play a été attribué à un lutteur d’Agadez, Zaragona Dan Mato etc. Au cours de cette édition de Tillabéry, le public aura fait la découverte du 1er finaliste du 1er championnat de 1975, le rival de feu Kantou en la personne de Bawa Doutchi mais aussi le juge qui a supervisé la rencontre, M. Habou. Des concours par exemple de la meilleure tenue ou accoutrement du lutteur, de la meilleure incantation du lutteur, ou de la danse du lutteur, ont aussi été organisés et sanctionnés par des prix. Tous les investissements faits dans l’organisation de cette 32ème édition de championnat national de lutte traditionnelle l’ont été grâce donc à la volonté des autorités de la transition, avec à leur tête, le Président du CSRD, Chef de l’Etat, le Général de Corps d’Armée Djibo Salou, qui ont jugé capital de  donner sa vraie valeur à ce sport qui concoure surtout à la sauvegarde de notre patrimoine culturel.  Au terme de cette 32ème édition, et à l’issue du classement de la phase préliminaire par rang occupé et nombre de points, c’est la région de Tahoua qui vient en tête avec 162 points, 53 victoires et 3 nuls ; Dosso, 2ème avec 46 victoires et 139 points ; Maradi, 3ème place avec 38 victoires, 3 nuls et 117 points ; Zinder, 4ème avec 37 victoires, 3 nuls et 114 points ; Niamey, 5ème  avec 31 victoires, 1 nul, 94 points ; Diffa, 6ème avec 25 victoires, 0 nul et 75 points ; Agadez, 7ème avec 24 victoires, 1 nul et 73 points, et enfin Tillabéry, 8ème avec 22 victoires, 2 nuls et 68 points. Les quatre premières équipes ont été récompensées : 1ère Tahoua avec qui a reçu la somme de 2 millions de Fcfa plus une coupe en or, 2ème Dosso avec 1,5 million de FCFA, 3ème Maradi qui empoche 1 million et, 4ème Zinder avec 500.000FCFA. Pour la lutte de la CEDEAO, dans la tranche des 17 ans, c’est Tahoua qui vient en tête suivie de Zinder (2ème) et Tillabéry 3ème. La tranche des 19 ans donne Dosso en tête, suivie de Niamey et de Tillabéry.  Selon les témoignages de Maître Mari Malan Daouda, ancien arbitre du championnat et expert des combats de la lutte traditionnelle, cette édition constituera une étape décisive dans la revalorisation de la lutte, ce sport roi au Niger. Il précise que c’est le championnat dans lequel il a été investi le plus d’argent, le plus de moyens  par les autorités compétentes. Ce sont là des actes posés selon lui qui vont encourager les jeunes à revenir s’intéresser plus profondément à la lutte traditionnelle et aux valeurs qu’elle renferme. “Maintenant que les choses commencent à s’améliorer, nous pouvons affirmer que les ressources humaines existent, les jeunes sont là, donc la relève, pleine d’ambitions pour continuer à hisser haut le nom du Niger dans cette discipline au-delà des nos frontières, en régional comme en international.”, a-t-il indiqué

    Issaka Saïdou et Laouali Souleymane,
    envoyés spéciaux

    27 décembre 2010
    publié le 27 décembre 2010
    Sorce :
    Le Sahel

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