::Article de la rédaction de Koaci.com au Niger ::

Un mois seulement après la rentrée scolaire pour les lycéens et deux semaines pour les collégiens et les élèves du primaire, rien ne va plus dans le secteur de l’éducation au Niger. Les préavis de grèves viennent de tous côtés. Le secteur de l’éducation est plongé dans un brouillard.

A l’origine de toutes ses agitations les reformes entreprises par le ministre des Enseignements supérieurs et Secondaire de la Recherche Scientifique, Mahamane Laouali Dan Dah. Ces réformes concernent le redéploiement des enseignants sur le terrain et l’inspection de certains établissements privés, les audits à l’Université de Niamey, la création des Universités de Tahoua, Maradi, et Zinder etc.….
Selon le ministre Laouali Dan Dah, toute réforme bouscule des intérêts mais le plus important, c’est l’intérêt général. « Il ne faut pas nous laisser divertir, si non nous allons nous écarter de l’essentiel qui est que le Niger offre le maximum d’opportunités de formation à ses enfants », a-t-il souligné.

La Coordination nationale des contractuels de l’enseignement (CNCE) qui regroupe 80% du corps enseignant a lancé une grève de 48 heures. Elle réclame aussi le recrutement sans concours de quelques 8000 contractuels à la Fonction Publique, le remboursement des coupures opérées sur les pécules pour faits de grève et l’amélioration des conditions de vie de ses militants.

Aussi, la CNCE est contre les mesures prises par le ministre des Enseignements Secondaire et supérieur et de la Recherche Scientifique, en suspendant le contrat des enseignants contractuels ayant accompli deux ans d’exercice.
En effet le redéploiement des enseignants titulaires dans les lycées et collèges a permis au ministère en charge de l’enseignement de se passer des contractuels qui sont en surnombre et en fin de contrat, selon le ministre des Enseignements supérieurs et Secondaires et de la Recherche Scientifique. « La mesure ne consiste pas à résilier tous les contrats signés pour une durée de deux ans mais à éviter de les renouveler automatiquement et sans nécessité. Car aucun Nigérien n’acceptera qu’on paie quelqu’un à ne rien faire », a-t-il souligné.

Ces mesures ont été qualifiées de cyniques par la CNCE qui, selon elle, tous ceux dont le contrat a été suspendus sont dans leurs classes depuis le 15 septembre 2010, date où les lycéens ont repris le chemin de l’école pour la rentrée scolaire 2010-2011.

Dénonçant les mesures prises par le ministre Laouali Dan Dah, le Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur (SNECS) a observé une grève de 72 heures qui a été encore reconduit aujourd’hui jeudi 21 octobre 2010.

Dans une déclaration datée du 19 octobre dernier, lue par son secrétaire général, docteur Talibi Moussa dont une copie est parvenue à koici.com, le SNECS a demandé le départ du ministre Mahamane Laouali Dan Dah.
Les enseignants de l’Université de Niamey ont aussi demandé du gouvernement, le retrait du projet de décret pris en Conseil des ministres le 7 octobre 2010 portant approbation des statuts des Universités de Maradi, Niamey, Tahoua et Zinder.

Selon ce projet de décret avec la création récente des universités de Maradi, Tahoua et Zinder il sera élaboré des statuts généraux communs à toutes les universités publiques du Niger. Ces statuts définissent les différents organes qui composent les universités ainsi que les modes de désignation de leurs responsables. Les universités seront désormais soumises à une obligation de résultats, l’instauration d’une nouvelle gouvernance au sein de ces universités et la création d’un deuxième poste de vice-recteur.
L’ancien statut garantissait une large autonomie de gestion des universités dont les responsables étaient démocratiquement élus par leurs pairs.

Souleymane Maâzou, correspondant de Koaci.com à Niamey