• Lu également sur le site Tamasheq.net

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    De l'imzad au ûd, du ûd à la guitare...

    Par Cath LEGRAS  - 2009
    (texte extrait du livret de l'album "Tamghart in" de Nabil Othmani)

    La musique à Djanet

    Nabil Othmani, jeune poète et compositeur touareg, signe ici son premier album solo.
    Originaire de Djanet, petite ville au coeur du Sahara devenue algérienne par le hasard des découpages territoriaux, Nabil est avant tout Touareg comme la majorité des habitants de cette zone. Il est nourrit de cette culture, avec ses règles de vie, ses codes de l’honneur, sa langue - le tamasheq - avec son patrimoine culturel, avec un savoir-faire et un savoir-être vis-à-vis du milieu fragile dans lequel elle évolue.

    Touareg

    Le terme correspond en fait à l’appellation arabe. Eux se nomment Imajaghen ou Imouhagh (qui signifie “hommes libres”), ou encore les Kel tamasheq (“ceux de la tamasheq”), en référence à leur langue, facteur identitaire puissant et incontournable. Ce peuple vivait sur un territoire immense aujourd’hui divisé entre plusieurs pays et les réalités sont parfois très diverses selon que les individus vivent au Niger, au Mali, en Algérie ou encore en Libye. L’identité touarègue est donc pour le moins complexe d’autant qu’une grande partie de ce qui faisait la cohérence sociale, politique et culturelle de ce peuple n’est plus aujourd’hui.(1 )

    En Algérie, les Touaregs sont très minoritaires (quelques milliers seulement), excentrés dans l’extrême sud et leur société est très peu connue des algériens. Dans ce pays, il n’y a pas eu de violents conflits entre les Touaregs et l’état, ce dernier a plutôt joué la carte de l’assimilation. L’acculturation arabe y est très forte et le plus souvent mal vécue. L’école, l’administration, les soins sont en arabe. La télévision a envahi tous les foyers. Le savoir-faire de la population locale est très rarement valorisé. La culture touarègue n’est pas reconnue, ou alors très folklorisée.

    Pour autant, cette culture et son expression perdurent, entre autres par la musique. Même si certains genres musicaux semblent en perdition, d’autres résistent davantage. Et toute une dynamique de création existe aujourd’hui, sur des instruments nouveaux et importés, mais que les musiciens touaregs se sont appropriés pour trouver une expression qui leur est personnelle. Nabil fait partie de ces musiciens.

    Djanet
    Djanet est une petite ville de l’extrême sud-est algérien, dans la région des Azdjer. La population y est sédentaire depuis de nombreuses générations. Le choc culturel lors de la colonisation puis de l’indépendance en a sans doute été amoindri. A 1100 mètres d’altitude, entourée des tassilis (très réputés pour leurs peintures et gravures rupestres) et de grandes zones de dunes, Djanet est une ville touristique six mois durant. Ses habitants, même s’ils perçoivent parfois leur éloignement comme une entrave, sont très attachés à elle et éprouvent une certaine fierté d’être Kel Azdjer.

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  • Nous vous avions déjà présenté dans un précédent billet (voir ce lien) cet écrivain touareg du Mali, Intagrist El Ansari. Nous vous donnons à lire un article qu'il a écrit sur la musique contemporaine et les Tinariwen. Article que nous avons trouvé sur l'excellent site des musiques touarègues, Tamasheq.net , et que nous vous invitons à consulter régulièrement pour être tenu au courant de l'actualité musicale saharienne.

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    "La Musique contemporaine touarègue"

    Par Intagrist El Ansari - 2011

    Tassili, le tout nouvel album du groupe Tinariwen, est sorti le 28 août 2011. Ce disque, exclusivement acoustique, a été enregistré au Tassili n'Ajjer, un massif montagneux situé au sud-est de l'Algérie. Le parti pris, de la réalisation sonore et du lieu choisi pour l'enregistrement, se veut être "un retour aux sources" (dit-on) pour ce groupe, figure de proue de la musique dite "Musique contemporaine touareg".

    Or, qui dit "retour aux sources" n'admet-il pas, de fait, un "détachement" de ces dites sources ? La question a le mérite d'être posée quant à la "Musique touareg contemporaine", notamment depuis sa formation, ses évolutions et ses rapports au Monde, c'est-à-dire au-delà de l'immensité désertique saharienne.

    Et pour répondre à cette question, un retour historique, dans le sillage du parcours des "Tinariwen", figure emblématique de ce mouvement éclectique, est nécessaire. Alors, nous repartons sur les traces de ceux qui ont fait la "Musique contemporaine touareg".

    Contexte et Naissance

    Le groupe Tinariwen est un ensemble, composé au départ de plusieurs artistes touaregs (feu Intayaden, Ibrahim Ag Alhabib, Al-Hassan Touhami, Abdallah Ag Al-Housseïni, Mohamed Ag Itlal, Kedhou Ag Ossad et bien d'autres encore). Le groupe compte plus d'une dizaine de membres, permanents et participants ponctuels. Tinariwen est l'emblème, pour les Touaregs dont il est issu, d'un mouvement musical, révolutionnaire, artistique et poétique, d'un genre nouveau. Ce courant est né au début des années quatre-vingt, aux frontières communes à quatre pays : le Mali, le Niger, l'Algérie et la Libye.

    Cette musique contemporaine touareg est également désignée habituellement par le mouvement dit Teshumara, qui signifie littéralement "flânerie", en langue Tamasheq. Il s'agit d'un courant musical qui compte, aujourd'hui, environ une centaine d'artistes et de formations musicales.

    Les circonstances de la naissance de Teshumara correspondent aux années soixante-dix et quatre-vingt, années de grandes sécheresses au grand désert, notamment dans les parties nordiques du Mali et du Niger. Les conséquences (crises alimentaire et politique) de ces bouleversements écologiques feront partir en exil vers les pays voisins, comme l'Algérie et la Libye, de nombreux jeunes touaregs qui partaient alors, en groupe, à la recherche de l'aventure, de la gloire et de la fortune.

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  • Interception diffuse "Partitions du Mali" le reportage d'Arnaud Contreras le dimanche 29 avril, dès 9h10.

     Arnaud Contreras nous parle de son reportage sur la route avec les musiciens Touareg Tinariwen, actuellement en tournée en Europe.
    Tinariwen était en concert  sur France Inter le 27 avril dans le cadre du Printemps de Bourges. (à ré écouter ici)

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    Voilà quelques dates de la prochaine tournée qui approche à grands pas maintenant :

     


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  • Comme nous vous l'annoncions dans des précédents billets, Nabil, Barka et May ainsi que Youba Dia (Bassiste du groupe Kel Assouf de Bruxelles) se sont retrouvés pour enregistrer un album.

    Comme nous aimons beaucoup la musique de Nabil, c'est pour nous un plaisir de vous la faire découvrir et surtout de la partager..Nous avons donc décidé de servir de relais et ainsi vous donner toutes les infos sur le groupe.

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    AYT MA veut dire « mes frères »

     Cette chanson, écrite durant l'été 2010, Nabil l'adressait à ses frères du Mali, victimes d'une terrible sécheresse.

     Aujourd'hui, en ces temps troublés, AYT MA se veut un message d'espoir, espoir en une paix enfin durable ; que les touaregs du Mali puissent vivre sur leur terre, dans le respect de leurs traditions et de leur culture, que leur identité soit affirmée, que cessent les amalgames et que cette zone puisse à nouveau s'ouvrir au monde.

     

    Sortie prochaine de AYT MA le nouvel album de NABIL BALY

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