• Crise alimentaire au Sahel

    Actualités de l'humanitaire et de la solidarité internationale - Publié le 22/07/2010

    Crise alimentaire au Sahel : il faut redoubler d’efforts, alertent plusieurs organisations

    Plusieurs grandes organisations humanitaires - dont ACF France, Acted, Care France, Oxfam France, Secours catholique, Secours islamique France, S.E.L (Service d’entraide et de liaison) - ont appelé vendredi 9 juillet à redoubler d’efforts pour venir en aide à dix millions de personnes menacées par la faim extrême dans la zone sahélienne située en Afrique de l’ouest et centrale.

    Le cœur de la crise se trouve au Niger, où sept millions de personnes, presque la moitié de la population, n’ont pas assez à manger. Deux millions de personnes supplémentaires au Tchad et des centaines de milliers d’autres au Mali, en Mauritanie, dans certaines zones du Burkina Faso et dans le nord du Nigéria souffrent également de la crise.

    Crédit photo © S.E.L. Service d’entraide et de liaison

    Les organisations signataires soulignent que de nouvelles données concernant la malnutrition montrent la nécessité d’agir de toute urgence. Les dernières statistiques en provenance du Niger indiquent que presque 17% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, soit une augmentation de plus d’un tiers par rapport au taux de l’an dernier.

    Une réponse politique de haut niveau est nécessaire pour permettre la distribution rapide et efficace de l’aide comme pour assurer de nouveaux financements. Les organisations signataires appellent en particulier les Nations Unies à nommer un représentant spécial, chargé d’accélérer le processus d’aide en agissant auprès de plusieurs pays et de négocier avec les gouvernements des pays touchés comme des pays donateurs.

    Malgré six mois d’alertes, les financements obtenus pour répondre à la crise ont été lents et insuffisants. Concernant le Niger, il manque encore 107 millions de dollars (85 millions d’euros) pour atteindre le montant de l’appel lancé par les Nations Unies. Certains pays ont augmenté le montant de leur assistance, mais d’autres ont été moins rapides ou prodigues. Les organisations signataires appellent les pays riches à donner généreusement afin de prévenir une catastrophe et à s’engager au plus haut niveau politique pour remédier aux retards pris dans la distribution de l’aide.

    Les retards de financement ont donné lieu à des achats et distributions tardifs de nourriture dans les zones affectées. Au Niger, par exemple, les distributions du Programme Alimentaire Mondial (PAM) ont commencé trop tard et ont touché un nombre réduit de bénéficiaires de l’aide alimentaire. Le PAM a annoncé le 2 juillet qu’il prévoyait d’augmenter le nombre de bénéficiaires de 2 à 4,5 millions au Niger en raison des nouvelles données inquiétantes sur la malnutrition. Au Tchad, où le PAM a besoin de 20 millions de dollars (15,7 millions d’euros) les distributions de nourriture ne sont planifiées que pour deux mois, alors que comme au Niger, il faudra au moins trois mois pour que la nouvelle moisson soit prête.

    La sécheresse, de mauvaises récoltes, des invasions d’insectes, la hausse des prix et des niveaux de pauvreté extrêmes ont généré de graves déficits alimentaires et des pâturages pauvres, forçant les habitants à quitter leurs terres, à tuer ou vendre leur bétail affamé et leurs maigres biens. Ces mesures désespérées n’indiquent pas seulement la gravité de la crise mais sapent aussi l’investissement dans le développement à long terme, selon les organisations.

    Le Niger, le pays le moins développé, est le plus touché avec 7.1 millions de personnes nécessitant une aide humanitaire. Presque un demi-million d’enfants de moins de cinq ans sont touchés de malnutrition aiguë, avec un risque de mort ou de séquelles permanentes s’ils ne sont pas pris en charge rapidement. Les récoltes de céréales ont chuté de 30% et les pâturages sont de 60% inférieurs aux besoins.

    Au Tchad, pays également affecté par un long conflit, environ deux millions de personnes sont affectées par le manque de nourriture. Alors que des taux de malnutrition de 27% ont été enregistrés dans certaines zones, on a fait état de femmes mangeant des graines trouvées dans des fourmilières. Des centaines d’autres personnes sont menacées au Mali, au Burkina Faso et au nord du Nigéria.

    Sources statistiques

    • Selon les dernières données financières publiées par OCHA le 5 juillet, l’appel au financement des Nations Unies pour le Niger était de 107 200 898 de dollars inférieur à ses objectifs de 253 189 300 de dollars. http://www.reliefweb.int/fts
    • Les taux de malnutrition aiguë globale au Niger ont atteint 16,7% des enfants de moins de cinq ans, au-delà du seuil d’urgence. Source : Government of Niger/UNICEF Nutritional Survey June 2010.
    • 455 000 enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë globale, dont 86 800 souffrent de malnutrition aiguë sévère. Source : Government of Niger/UNICEF Nutritional Survey June 2010.

    Les organisations signataires

    • En France : ACF France, Acted, Care France, Oxfam France, Secours catholique, Secours islamique France, S.E.L Service d’entraide et de liaison
    • A l’étranger : Cafod, Christian Aid, Concern Worldwide, Plan, Save the children, Tearfund, World Vision

    Dossier sur le sujet

    Source : http://www.portail-humanitaire.org/

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