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Création d’un fonds de sécurité alimentaire pour remédier à la faim dans le monde
Présents à Washington pour participer aux réunions du printemps de la Banque mondiale et du FMI qui débutent ce week-end, les ministres des Finances des États-Unis, du Canada, d'Espagne, de la Corée du Sud ainsi que la Fondation Bill & Melinda Gates, ont promis, au cours d'une rencontre avec tous les partenaires présents, 880 millions de dollars pour créer un fonds de sécurité alimentaire visant à remédier à la faim et la pauvreté dans le monde.
Vers un Fonds mondial pour l'agriculture
A cette occasion, le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a déclaré que la crise alimentaire continue à poser une lourde charge économique sur les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne.
Il a aussi annoncé que la Banque africaine de développement, la Banque mondiale et le Fonds international de développement agricole mettront en œuvre des projets qui seront financés par le nouveau Fonds mondial pour l'agriculture.
« La malnutrition et la faim affligent des millions de personnes vulnérables en Afrique qui ne peuvent pas se permettre de cultiver et d'acheter suffisamment de nourriture », a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping. « La création de ce fonds est un signal important que les donateurs veulent respecter leurs engagements et aider les pays africains à mettre en œuvre leurs stratégies globales pour l'agriculture », a-t-il conclu.
Plusieurs pays participent à hauteur de 880 millions de dollars pour l'agriculture et la sécurité alimentaire
Le Fonds mondial pour l'agriculture et le programme de sécurité alimentaire comporte un engagement des États-Unis de 475 millions de dollars et des engagements de 230 millions de dollars en provenance du Canada, 95 millions de l'Espagne, 50 millions de la Corée du Sud, et 30 millions de la Fondation Bill & Melinda Gates.
Le fonds a été créé pour répondre à un appel lancé par le Groupe des vingt économies avancées et émergentes (G20) de travailler avec les donateurs intéressés à mettre en place un fonds d'affectation spéciale. Le fonds est conçu pour mettre en œuvre 22 milliards de dollars en promesses de dons faites par le Groupe des huit économies avancées (G8) à leur sommet de 2009, à L'Aquila, en Italie.
Bill Gates, co-président de la Fondation Gates, a déclaré que l'investissement dans les petits agriculteurs avait été historiquement un moyen efficace de lutter contre la faim et l'extrême pauvreté. « Le lancement de ce fonds est une étape importante, mais seulement une première étape. D'autres pays devraient rejoindre les quatre partenaires fondateurs et tenir leurs promesses », a dit Bill Gates.
L’agriculture, un ''filet de sécurité'' sous-estimé
En Afrique, l’agriculture repose principalement sur 80 pour cent des travailleurs, qui sont de petits exploitants agricoles. L’agriculture représente 40 pour cent du PIB du continent. Selon un rapport publié par la Banque mondiale, et intitulé l'Agriculture au service du développement, ce secteur constitue une protection sociale en cas de chocs dans les zones urbaines.
Par ailleurs, la tendance au chômage occasionnée par le ralentissement économique a montré qu’une migration inverse avait lieu, des zones urbaines vers les régions rurales, un argument en faveur de l’investissement dans les économies rurales. L’Afrique devrait donc chercher à conclure des partenariats sectoriels public-privé. Le plus important devrait être d’organiser les petits agriculteurs, de leur fournir des liens avec les marchés commerciaux, d’améliorer ces liens, et de leur donner accès à des services financiers.
Ainsi au Kenya, grâce aux petits agriculteurs qui exportent des fleurs coupées vers l’Europe, l’industrie horticole est désormais comparable aux sources traditionnelles de devises du Kenya (le thé, le café et le tourisme) en termes de revenus, selon la FAO.
Source : Avrique Avenir, 27 Avril 2010
Tags : afrique, sécurité alimentaire
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