• Coupures d'électricité (suite...)

    Conférence de presse du Directeur général de la Nigelec relative à la coupure d'énergie électrique au Niger : la situation rétablie dans les zones du fleuve selon M. Abdoulkarim Noma Kaka

     

    Cela fait soixante douze heures que les populations nigériennes ne savent plus à quel saint se vouer parce que les ménages ne sont plus éclairés par l'électricité. Le précieux jus a fait cruellement défaut à un moment où, les uns et les autres ont commencé à oublier avec l'arrivée des premières pluies, les affreux délestages des temps de chaleur.

    Le Directeur général de la Société Nigérienne d'Electricité (NIGELEC), M. Abdoulkarim Noma Kaka a de ce fait convié hier, la presse afin que les citoyens puissent être informé des causes de cette subite panne qui laisse perplexe. En ce qui concerne les problèmes de distribution d'énergie, le Directeur général de la NIGELEC a indiqué qu'ils ont essentiellement pour origine la coupure de la ligne haute tension d'interconnexion avec le Nigeria dû à un black-out total (manque de synchronisation entre les différentes lignes de haute tension qui transportent l'énergie) au niveau de notre voisin le Nigeria.

    Une fois que ces lignes perdent leur synchronisation soit par insuffisance de production ou à cause d'une panne, tout le réseau se désynchronise et, il faut redémarrer les centrales pour resynchroniser et pouvoir ainsi assurer la distribution. « Comme vous le savez, notre production locale est insuffisante. Donc nous sommes obligés de recourir au délestage. Hier soir encore dans les environs de 19 heures trente, il y a eu encore un black-out au Nigeria. La situation en ce qui concerne la zone fleuve, c'est-à-dire les régions de Dosso-Tillabéry et Niamey, viennent d'être rétablis il y a quelques minutes, mais avec une limitation en puissance (20 mégawatts exactement).

    Ça veut dire que le problème n'est pas entièrement résolu », a-t-il dit. En ce qui concerne les autres régions du pays, a-t-il ajouté, la situation n'est pas encore rétablie. « Etant donné que les informations que nous avons reçu de nos partenaires du Nigeria, ne nous ont pas tellement satisfaits, nous envoyons immédiatement une mission au Nigeria pour s'enquérir de la situation de production. Ils nous ont dit qu'ils ont des problèmes de production mais, il faut que nous allions nous-mêmes vérifier quel est ce problème afin que nous puissions communiquer aussi avec la population », a-t-il indiqué.

    En ce qui concerne le blackout d'avant hier au niveau du Nigeria, M. Abdoulkarim Noma Kaka a précisé, avec des précautions, que l'origine serait due à une panne au niveau de la centrale de Egbin au sud du Nigeria qui est la plus grosse centrale thermique. Selon les précisions, cette centrale fait près de 1000 mégawatts à elle seule et la plupart des centrales qui sont dans le Nord du Nigeria sont très affectées et leurs unités ne sont pas toutes en service. Et c'est la raison pour laquelle le Niger est limité en puissance. En termes de chiffres, le Directeur général de la NIGELEC a expliqué que, la capacité de production du Nigeria se situe autour de 3500 - 4000 mégawatts, pour un besoin estimé au Nigeria à près de 8000 mégawatts.

    Pour la zone fleuve, la NIGELEC importe environ 52 mégawatts. Et c'est ce qui peut être tiré sur nos lignes. En ce qui concerne les centrales de productions, M. Abdoulkarim Noma Kaka a souligné que pour la centrale de Goudel, le groupe pc4 est en révision générale et cette révision devait être terminée en fin juillet mais, pour des raisons indépendantes de la volonté de la société, la fin de cette révision est reportée à fin août. Il y a aussi à ce niveau, 7 nouveaux groupes MTU que la NIGELEC est en train d'installer et qui n'ont pas encore été essayés. Selon le Directeur général de la NIGELEC, les techniciens indiens chargés de les installer sont sur place.

    Pour la centrale de Niamey 2, il y'a deux turbines à gaz dont l'une est en service et l'autre est en entretien. Selon ses explications, les équipes sont à pied d'œuvre pour démarrer très rapidement cette turbine. Il a en outre précisé que c'est des machines vieilles de 30 ans et quand elles sont trop sollicitées, il y a des problèmes qui surviennent. En termes de perspectives pour assurer l'indépendance énergétique du pays, M. Abdoulkarim Noma Kaka a rappelé que le gouvernement a décidé de construire et de mettre en service une centrale de 100 mégawatts au niveau de Niamey et aussi accroître la production au niveau des autres régions du pays.

    « En attendant que cette nouvelle centrale soit disponible, nous envisageons de recruter un producteur indépendant avant la saison chaude prochaine pour qu'effectivement on puisse satisfaire la demande. Au cas où celui qui sera retenu pour construire la centrale de 100 mégawatts n'a pas de solution de rechange pour nous permettre de faire une production, nous sommes obligés de prendre un producteur indépendant» a-t-il dit. Au-delà, la presse a récemment rapporté les émeutes survenues à Tanout le dimanche 31 juillet dernier suite à une panne du groupe électrogène qui alimente cette localité en électricité. A ce sujet, le Directeur général de la NIGELEC a dit que c'est un cas banal. La ville est alimentée par une centrale isolée qui a deux groupes électrogènes. Les groupes fonctionnent 24 heures sur 24 jusqu'à ce que la panne surgisse.

    « Ce groupe est tombé en panne. Nous avons pris les dispositions pour assurer le dépannage. En attendant, le petit groupe était en fonctionnement et nous avons assuré l'alimentation des forages pour que la population ne manque pas d'eau, les services stratégiques de l'Etat et le reste faisait l'objet d'un délestage tournant. Donc la population était mécontente ! Depuis la semaine passée, la situation est rétablie », a-t-il dit. Selon lui, c'est un problème banal qui a été grossi par la presse.

     

     

    Écrit par M. S. Abandé Moctar (Le Sahel du Jeudi 25 aout 2011)   

     

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