Le sélectionneur nigérien Harouna Doula.

RFI

Le Niger affronte le Soudan, pays hôte du CHAN 2011, en quarts de finale ce 18 février à Omdurman (17h30 TU). Les Nigériens, qui n’avaient jamais franchi le premier tour d’un grand tournoi, n’auront rien à perdre contrairement aux Soudanais, estime le sélectionneur du Mena, Harouna Doula.

Harouna Doula allume cigarette sur cigarette, assis droit dans un fauteuil de son hôtel à Khartoum, ce 15 février. Le sélectionneur du Mena revient sur le plus grand exploit du Niger en football avec une placidité déconcertante. Pour la première fois de son histoire, l’équipe nationale vient de franchir le premier tour d’une grande compétition, le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2011). Et elle s’apprête à défier le pays hôte du CHAN 2011, le Soudan, ce 18 février. Mais l’ancien professeur d’Education physique et sportive ne semble pas plus étonné que cela : « Il ne faut pas se satisfaire de ça et continuer à travailler. Il faut s’attendre à voir le Niger participer régulièrement à toutes les compétitions, que ce soit chez les jeunes et chez les ‘A’. »

Avec deux victoires face au Zimbabwe (1-0) et contre le Ghana (1-0) et une défaite contre l’Afrique du Sud (0-2), le Mena a fini 2^e de la poule B. « Ces résultats ne sont pas le fait d’un hasard mais d’un processus de fond », estime Doula. Et le technicien de citer les éléments mis en place au niveau local ces derniers mois : nouveau bureau fédéral, l’instauration d’un championnat à poule unique, la création d’infrastructures sportives pluridisciplinaires, la mise en place d’un système de transports plus confortable pour les équipes…

« Plus rien à perdre »

Au niveau international, les résultats ne se sont pas fait attendre entre une victoire en éliminatoires de la CAN 2012 face à l’Egypte le 10 octobre 2010 et un titre au tournoi de l’UEMOA le 14 novembre dernier à domicile. De quoi emmagasiner ne de la confiance et compléter une préparation solide pour ce CHAN 2011 ponctuée par des matches amicaux contre les espoirs algériens, l’équipe « B » d’Algérie et le Tchad. « Ça nous a permis de mieux connaître le groupe et de bien rentrer dans cette compétition avec un bon niveau », confirme l’entraîneur.

Evidemment, Harouna Doula ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : « La pression sera plutôt du côté soudanais. Ils joueront devant leur public. Nous, nous n’avons plus rien à perdre et les enfants ont pris goût à la compétition. Ils vont jouer libérés et pousser pour aller jusqu’au bout. » Saminou Rabo, le gardien de but, confirme : « Le plaisir de s’être qualifiés est toujours là, mais on garde la tête sur les épaules et les pieds sur terre afin d’aller plus loin dans ce tournoi. […] Vues les moyens déployés pour ce CHAN et les compétitions passées, si on bat le Soudan, on inscrira un peu plus nos noms dans les livres d’histoire du football africain. » Et confirmer l’émergence du football nigérien sur la scène continentale.

De notre envoyé spécial à Khartoum, David Kalfa
Propos d’Harouna Doula recueillis par Eric Mamruth

Source : rfi.fr