• Assurer la sécurité alimentaire par le biais de la souveraineté alimentaire.

    A l’aube de leurs  indépendances, nos Etats s’étaient engagés à assurer leur autosuffisance alimentaire. Mais sous l’égide des institutions de Breton Woods, ils ont été conduits à n’assurer que leur sécurité alimentaire à travers un désengagement du secteur de l’agriculture et une libéralisation des marchés agricoles. Mais les besoins alimentaires des populations ne peuvent être satisfaits par cette approche de sécurité alimentaire comme en témoigne l’impact de la crise alimentaire de 2007-2008.

    En effet, dans nos pays, plusieurs facteurs menacent la sécurité alimentaire des populations. Parmi ces facteurs, on peut citer :

    • Les changements climatiques qui altèrent les performances du secteur agricole avec comme conséquences une dégradation des sols et une faible productivité des terres;
    • la pression foncière qui réduit les capacités de production des produits vivriers des pays en expropriant les agriculteurs familiaux de leurs terres et en les transformant en ouvriers agricoles,

    ou en migrants ruraux ;

    • Le sous- investissement structurel dans l’agriculture familiale tant de la part des gouvernements nationaux que de celle des partenaires techniques et financiers et les quelques investissements agricoles tendent trop souvent à oublier les exploitations familiales qui ont pourtant depuis toujours assuré la nourriture des populations;
    • La faiblesse et la volatilité des prix agricoles qui constituent des facteurs négatifs pour la sécurisation durable des petits producteurs et leur aptitude à investir dans leurs exploitations ;
    • Les importations des produits agricoles à bas prix qui annihilent toute tentative de développement des filières vivrières locales ;
    • Les dons alimentaires non approvisionnés par des achats locaux concurrencent les productions agricoles locales sur les marchés ;
    • Le manque de cohérence au niveau des politiques agricoles des pays africains.

    Face à toutes ces menaces, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il n’est pas plus judicieux d’adopter une approche de la sécurité alimentaire par le biais de la souveraineté alimentaire. Dans ce cadre, les pistes de solutions suivantes doivent être mûrement réfléchies et mises en œuvre :

    1. réguler les marchés des produits agricoles et alimentaires et lutter contre la spéculation, qui amplifie la volatilité des prix internationaux ;

    2. respecter les engagements de Maputo en accordant 10% des budgets nationaux au secteur agricole ;

    3. donner la priorité au financement de l’agriculture familiale aussi bien dans le cadre des financements nationaux que dans celui des financements étrangers.

    4. mettre en place un Fonds national d’adaptation au changement climatique pour l’agriculture familiale;

    5. responsabiliser et renforcer les organisations paysannes dans les politiques de sécurité alimentaire à travers un soutien conséquent aux organisations paysannes afin de fortifier leur structuration et renforcer leurs capacités. Le but recherché est d’améliorer la participation efficace et démocratique des OP à une mise en débat des politiques agricoles nationales, sous-régionales et internationales.

    Source et autres infos sur  L'Agro-Pasteur

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