ASSOCIATION

TEDHIL ENTRAIDE

   Rapport de mission 2013

      Situation de la commune

Deux effets majeurs ont couronné la situation au niveau de l’ensemble de la commune :

Réalisation de la route latéritique du tronçon

Dans le cadre de ses projets de développement, l’Etat a financé les travaux de la route latéritique reliant le goudron au village. Les travaux se sont bien terminés.

Photo 1 : route latéritique

En plus de la route, la vallée coupant la route a bénéficié d’un pont sous forme d’un seuil d’épandage permettant de stocker l’eau des pluies au moins quelques mois afin de faire profiter aux troupeaux. Les autres vallées coupant la route ont aussi été transformées en pont pour une bonne sécurisation du parcours pendant la saison pluvieuse.

Photo 2 : pont-épandage

Photo 3 : troupeau du village

Les impacts liés aux travaux de la route ont été mentionnés dans une étude réalisée en amont des travaux. Les habitations, les champs, les greniers touchés ont été recensés et les bénéficiaires attendent encore le dédommagement.

Photo 4 : travaux de construction route latéritique

La route dessert Tajaé Nomade, ainsi que d’autres villages, jusqu’à Tajaé sédentaire où elle se raccorde à l’ancienne route latéritique qui mène à Illélà. Tout comme Tajaé, les villages ont profité des travaux de la route pour bénéficier de certaines infrastructures (clôture pour les écoles). A Tajaé Nomade, c’est le Centre de Santé qui a été clôturé.

Lors de ces travaux, le village a reçu la visite du Chef de l’Etat, Son Excellence Mahamadou Issoufou. Cette visite a été marquée par des festivités, en présence du Chef du village Ibrahim Aghali, des personnalités (le maire, ses adjoints, les chefs de tribus et des villages alentour, etc…) ainsi que de nombreux habitants.

Photo 5 : Ibrahim Aghali Chef du village de Tajaé-Nomade et du Groupement Touareg Kel Gress

-          Raccordement du village au réseau électrique

Autres projets de l’Etat, le raccordement au réseau électrique a été aussi effectué. Plusieurs années après la réalisation de la ligne haute tension reliant Illèlà au Nigéria et passant à côté du village, les nouvelles autorités du Niger ont procédé à un vaste programme d’électrification rural. Une ligne de raccordement est partie d’Illélà, et a connecté tous les villages se trouvant le long de la route jusqu’à Tajaé. Les travaux sont presque terminés dans le village de Tajaé, les poteaux ont partout été installés. Les différents quartiers du village sont alimentés et dors et déjà certaines artères et espaces publics sont éclairés. Pour le moment, les populations s’attèlent aux travaux que nécessitent les installations électriques à l’intérieur des habitations. Une fois que l’ensemble de ceux qui se sont abonnés auront fini leur installation, le courant pourra enfin être utilisé dans les maisons.

Photo 6 : travaux raccordement électrique 

      Situation agropastorale

La campagne agricole 2013 n’a pas répondu aux attentes des villageois. Malgré un bon début de saison d’hivernage qui a permis d’effectuer les premiers semis de mil, haricots et sorgho, l’irrégularité des pluies et sa mauvaise répartition n’ont pas permis de réaliser de bonnes récoltes. En plus des faibles pluies, une invasion de chenilles mineuses a aussi contribué au déficit de la production. Après une telle année, les stocks seront certainement insuffisant pour couvrir l’ensemble des besoins des familles jusqu’à la prochaine saison : il faudra sans doute prévoir une longue période de 6 mois de saison sèche. Les gens seront dans l’obligation de se tourner vers les cultures maraichères et l’exode rurale pour une autosuffisance alimentaire. Cette situation provoquera certainement un départ des jeunes du village vers le Nigeria à la recherche du travail afin de supporter les parents pendant les longues périodes de soudure.

Par contre, la production fourragère a été suffisamment importante pour subvenir à l’alimentation du bétail pendant une bonne partie de l’année. Avant le retour des animaux de la transhumance, la population a procédé à la récupération des tiges de mil et autres résidus de culture pour constituer les stocks de saison sèche pour l’alimentation des bêtes qui ne trouveront rien lors de leur parcours de pâturage. Tout cela présage une dure saison sèche avant la prochaine saison des pluies. 

      Situation sanitaire

Pendant plusieurs années le comité de gestion du centre de santé s’était fixé l’objectif de clôturer le CSI. Les efforts fournis ont même contribué à la clôture de deux côtés du CSI avec des briques en terre. Ces travaux ont été effectués grâce aux ouvrages rattachés à la réalisation de la route. C’est ainsi que le centre de santé a bénéficié en contre parti des travaux, comme certaines écoles des autres villages traversés par la route, d’une clôture avec un mur en matériaux définitifs.

Du point de vue sanitaire, même si le village n’a pas enregistré beaucoup de pluies, des cas de paludisme avec bien souvent des complications allant jusqu’à la mort ont été observé au niveau du CSI. Avec l’appui des partenaires au développement et des collectivités locales, l’évacuation des malades vers le centre de référence d’Illéla est aujourd’hui gratuite pour tous les malades. 

Au sein du centre de santé, l’ONG Concern poursuit depuis 2005 son programme de lutte contre la malnutrition des enfants de moins de 5 ans par la distribution des céréales et des produits vitaminés (Plumpy nut). Chaque semaine, les agents de l’ONG procèdent au suivi des enfants et des rations leurs sont distribuées comme complément alimentaire.

      Situation scolaire

Au niveau du primaire:

Pour la rentrée académique 2013-2014, l’école primaire garde encore un nombre suffisant d’enseignants (1 pour chaque niveau), ce qui n’est pas le cas dans toutes les nombreuses écoles du Pays. Le nombre des élèves par classe est presque à égalité entre les filles et garçons.

• Effectifs école primaire de Tajaé rentrée scolaire 2013-2014

A l’école bilingue, par manque de manuels en Tamasheq et dans un souci d’orientation après le CM2, et également du fait de l’inexistence d’un collège bilingue Français/Tamasheq pour poursuivre cet enseignement, Ghoumour le professeur, a  ré adapté un programme d’enseignement similaire aux écoles primaires du village.

Au niveau du Collège

Le CEG a bénéficié de la construction d’un bloc de trois (3) classes en matériaux définitifs. Cela porte à un total de cinq (5) classes en ciment pour le collège. Mais avec un nombre important d’élèves enregistrés à chaque rentrée scolaire, le comité de gestion est obligé de construire des classes en paillote pour accueillir les élèves en classe de 6è et 5è. Cette année par exemple, plus de 500 élèves de la commune ont été admis à l’entrée en 6è. Cependant, le collège n’a pas profité des travaux de la route pour sa clôture. Les travaux de raccordement au réseau d’eau potable n’ont donc pas encore été réalisés.

• Effectifs Collège de Tajaé rentrée scolaire 2013/2014